Arcelor-Mittal Annaba. Dénouement de la crise ?

Tout porte à croire que les parties en conflit, direction d’Arcelor-Mittal Annaba et syndicat d’entreprise, s’acheminent vers le règlement de la crise ouverte depuis la fin du mois dernier et sanctionnée, mardi passé, par le dépôt d’un préavis de grève générale.
Comme rapporté précédemment, les deux parties, malgré l’ultimatum du syndicat avaient décidé de ne pas radicaliser leurs positions et laissé les portes ouvertes au dialogue. Aussi la direction générale d’Arcelor- Mittal Annaba avait entrepris des contacts avec le syndicat afin de reprendre les négociations, dès qu’elle a eu connaissance du dépôt du préavis de grève.

Et des négociations ont effectivement eu lieu jeudi, à l’effet de «déblayer le terrain », selon le secrétaire général par intérim du syndicat, M.Smail Kouadria qui entendait par là, des négociations sur l’application de points contenus dans les conventions signées par les deux parties et notamment celle de 2004. Ces points sont relatifs aux conditions de travail, intérim, congés, etc. Les points chauds, à savoir le plan social concocté par Arcelor-Mittal et l’organigramme de l’entreprise restant en suspens jusqu’à l’arrivée du négociateur du groupe sidérurgique depuis Londres.

Dans ce cadre, le groupe va déléguer un autre négociateur que le responsable des ressources humaines pour la zone Afrique-Asie ; il s’agirait du vice-président du Groupe, Frank Pannier qui n’est pas un inconnu pour le syndicat puisqu’il a déjà eu à négocier avec lui la convention d’octobre 2003, notamment sur l’organisation du travail, un point qui n’a jamais été appliqué depuis lors et constitue aujourd’hui un des motifs de la crise. L’arrivée du négociateur est prévue pour aujourd’hui et maintenant que le syndicat a donné la preuve de sa détermination à aller jusqu’au bout, la balle est dans le camp des Indiens.

Toutefois d’autres voix se sont élevées pour dénigrer la démarche du syndicat mais sans écho notable et il semble que parmi les 1200 retraitables, certains qui auraient voulu bénéficier des 60 millions de centimes offerts par Arcelor-Mittal voient d’un mauvais oeil le blocage de ce plan par le syndicat. Cependant cela n’inquiète pas le syndicat, fort du soutien d’une majorité des 8 200 travailleurs du complexe comme il l’avait prouvé, au tout début du conflit en arrêtant le travail, durant toute une journée, à travers les 24 unités de production que compte le complexe. Quoi qu’il en soit, les deux parties en conflit sont optimistes
quant à une sortie de la crise qui pourrait se dénouer au lendemain de l’arrivée du négociateur.
L'est républicain > 19/08/07 > Ammar Nadir