Annaba. Une ville qui compte ses maux

Le quotidien des annabis dans le creux de la vague.

Plusieurs faits que l’on peut qualifier de majeurs vont secouer un peu plus le quotidien des habitants de la wilaya de Annaba. Il y a d’abord l’arrivée du mois sacré du Ramadhan avec celle de la liste de 14 500 familles démunies établies par la direction de l’action sociale, qui guettent lecouffin y afférent.

Celle des spéculateurs qui se frottent les mains avec la flambée des prix de la viande rouge et celle blanche, des fruits et légumes ainsi que des produits de première nécessité. Il y a également la rentrée scolaire et ce qu’elle engendre de dépenses en matière d’habillement et autres fournitures . Le constat est terrible : des établissements scolaires dans un état plus que lamentable, une déperdition scolaire en constante hausse, des cantines d’élèves du 1er palier au contact direct des produits chimiques, telle l’amiante et autres matériaux de construction, des enseignants livrés à eux-mêmes et des horaires de travail pédagogique appliqués au gré de l’humeur de ces mêmes enseignants. L’autre grand problème dans le milieu de l’éducation à Annaba porte sur l’obligation d’imposer aux parents d’inscrire leurs enfants (élèves du 1er palier du fondamental) aux cours de rattrapage payant, supervisés par leurs propres enseignants. Ces cours sont donnés à l’intérieur même de l’établissement scolaire qui se transforme quelques minutes après la sortie en école privée. Souvent absents durant les horaires légaux de travail, les enseignants spécialistes des cours de rattrapage perçoivent jusqu’à 5000 DA/mois. Même s’il suit convenablement, assidûment, ses cours, tout élève dont les parents ne se soumettent pas à ce racket, aura les plus mauvaises notes de leur classe. Il y a par ailleurs le récent changement à la tête de l’ assemblée populaire communale de Annaba, où monsieur Djefaflia Salah a succédé à Nouredine Kouadria suspendu par le wali par mesure conservatoire, car il fait l’objet de poursuites judiciaires. Ce nouveau P/APC a tenu hier sa première session extraordinaire où le budget communal et les projets communaux ont été débattus. Le hasard faisant parfois bien les choses, la wilaya a offert à l’assemblée de ce nouveau maire deux camions spécialisés dans la voirie et l’assainissement en guise de « cadeau ». Un apport qui vient au moment opportun, car on est à la veille des intempéries, et la saleté court les rues. Il y a par ailleurs l’efficace opération coup-de-poing lancée par la police contre les délinquants et les repris de justice, où pas moins de 50 malfrats ont été placés sous mandat de dépôt. Les statistiques établies par les services de la sûreté de wilaya ont fait état de 1554 affaires traitées par les différentes brigades durant la période allant du18 août au 07 septembre 2007. Ce nombre impressionnant d’affaires traitées a fait impliquer 648 personnes dont 112 ont été présentées devant la justice. Parmi eux 56 ont fait l’objet d’une citation directe devant le juge. Et enfin il y a la rentrée universitaire avec la première promotion LMD qui promet plusieurs évènements.

M. F. G. [EL WATAN - 10-09-2007]