Annaba. Mondialisation et gouvernance à l'affiche

«Mondes d'hier et mondes de demain» tel est le thème d'un colloque international sur la mondialisation et le développement, organisé par l'université Badji Mokhtar d'Annaba. La salle de conférences de l'hôtel Seybouse international était bondée, hier, par de nombreux universitaires, chercheurs et conférenciers de neuf pays d'Afrique et d'Europe. L'opportunité de ce séminaire est décrite par le docteur Saïd Boumendjel, président du colloque, comme étant un moyen de rencontre, de discussion et de recherche de solution à des situations données.

La mondialisation n'est pas vue de la même manière par tout le monde. Pour les uns, c'est peut-être une chance d'acquérir des connaissances économiques et d'accéder aux nouvelles techniques de l'informatique et au progrès économique; pour d'autres, le tableau est sombre. Il est assombri par les fléaux sociaux tels que la faim, les maladies, les misères et ceux typiquement économiques, comme la dette et le déficit économique. Beaucoup pensent que la mondialisation n'a fait que renforcer ses impacts négatifs en creusant un fossé qui sépare «les maîtres du monde des petits pays, qui sépare les riches des pauvres, qui sépare les pays développés des pays en voie de développement», nous a souligné notre interlocuteur qui insista sur le fait que de telles rencontres demeurent nécessaires et opportunes pour l'enrichissement de connaissances déjà acquises, d'autant plus qu'il s'agisse de thèmes économiques qui pourraient aboutir à des recommandations devant permettre aux décideurs de les adapter à des situations adéquates.

Pour l'économiste Abedou Abderahmane du CREAD d'Alger, qui titre sa communication «La modernisation des PME: entre bonne gouvernance et modernisation des institutions», la question qui se pose est de savoir si le modèle de gouvernance proposé est une alternative en vue de la modernisation des pratiques au sein des PME ? Partant du fait que la gouvernance occupe une place centrale dans les priorités des pouvoirs publics pour mener à bien les réformes, le chercheur du CREAD considère que la bonne gouvernance, dans le cas des PME, est d'abord une affaire interne, de modernisation des pratiques de gestion et de commandement au sein de l'entreprise qui pourrait engendrer de meilleures performances économiques et une meilleure écoute de l'environnement. L'objectif de la mise en place des règles de la bonne gouvernance au sein du secteur de la PME consiste, selon le conférencier, à chercher tout d'abord les conditions qui donneraient confiance aux dirigeants des PME pour enclencher le processus de sortie de l'informel vers des pratiques modernes de transparence et de formalisation des structures de l'entreprise.

Traitant de la responsabilité sociale des firmes multinationales, les docteurs Bensbaa Fabiene et Bouziane Hadjer de l'université Paris XII se sont étalés sur l'instabilité croissante de l'environnement international depuis le milieu des années 70, ce qui poussait les firmes à rechercher une plus grande flexibilité de façon à pouvoir s'ajuster rapidement aux changements de leur environnement. Pour le cas de l'Algérie, le professeur Sari Mohamed de l'université d'Annaba s'est attelé à l'économie algérienne hors hydrocarbures, qui lui a permis de souligner qu'actuellement les pouvoirs publics négocient l'adhésion de l'Algérie à l'OMC avec une faible compétitivité, dans les conditions d'ouverture totale des frontières, et de s'interroger sur la manière dont l'Algérie pourrait supporter ou non les chocs extérieurs, particulièrement la concurrence mondiale. Le problème crucial réside dans la faible productivité des entités économiques. Enfin, ce colloque a regroupé plus d'une cinquantaine de chercheurs de plusieurs pays.

Hocine Kedadria [LE QUOTIDIEN D'ORAN - 11-09-2007]