Annaba. L'université Badji Mokhtar se démarque

L'université Badji Mokhtar est restée en marge du mouvement de grève de trois jours décidé depuis samedi par le Cnes pour manifester son refus de la nouvelle grille des salaires.

L'assemblée générale organisée à l'initiative de la section locale n'a pas souscrit à la démarche de l'instance nationale, même si la revalorisation salariale ne répond pas aux attentes des travailleurs du secteur. La position des enseignants est donc tranchée, et même si cela n'était pas le cas, il serait difficile de mesurer l'impact du débrayage sur le fonctionnement de l'institution, l'activité pédagogique n'ayant pas démarré sérieusement à travers la majorité des instituts.

Les étudiants en informatique se sont, en revanche, mobilisés massivement autour du mot d'ordre de grève lancé par l'Ugel qui remet en cause le système pédagogique «à l'origine du taux d'échec très élevé». Bien que les enjeux ne soient pas les mêmes, cet état de fait révèle les inégales capacités de mobilisation du Cnes et des organisations estudiantines. Les appels à la grève de ces dernières ont toujours trouvé un écho favorable que la revendication porte sur les aspects pédagogiques ou sur ceux liés aux prestations des œuvres sociales.

Toujours est-il que la démarcation de la section Cnes de l'université Badji Mokhtar n'est pas inédite. Elle a eu par le passé à afficher des positions en porte-à-faux avec celles de l'instance nationale au moment de l'irruption en son sein d'un mouvement de dissidence arguant le fait de ne pas vouloir cautionner «la démarche des activistes politiques».

Arezki Saouli [EL WATAN - 23-10-2007]