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Annaba. Arrestation de 38 harraga et un bilan macabre

Publié le 10/01/2008

Émigration clandestine - Hier, vers 1h, les éléments des garde-côtes des eaux territoriales de Annaba ont intercepté une embarcation de fortune à bord de laquelle ont pris place 18 jeunes harraga.

Agés entre 22 et 31 ans, ces jeunes chômeurs de Batna, de Mascara, d’Alger et de Annaba ont embarqué avec l’espoir de rejoindre les côtes européennes, notamment l’île de la Sardaigne (Italie). Agissant sur information, une unité de la garde maritime est intervenue entre les plages de Seybouse et Sidi Salem et a réussi à mettre fin à leur périlleuse aventure. A la veille du jour férié de l’an de l’Hégire, ces jeunes ont compté sur la baisse de vigilance des éléments de la garde maritime. S’accrochant à cet espoir, ils ont largué les amarres à minuit à partir de la plage de Seybouse. Il y avait parmi eux plusieurs universitaires chômeurs qui, sans espoir de bâtir un avenir en Algérie, ont tenté de braver de leur propre gré le risque mortel de la mer. A défaut de la Sardaigne et ses côtes, ils s’en iront rejoindre penauds les geôles des gardes maritimes pour être présentés le même jour au procureur près le tribunal de Annaba. Faisant l’objet d’une citation directe, ils comparaîtront devant la barre du même tribunal le 24 février 2008 sous diverses accusations, dont la tentative d’émigration clandestine. Quelques heures après, les gardes-côtes de Annaba ont reçu un message émanant d’un navire étranger faisant état d’une embarcation transportant 20 jeunes harraga à 90 miles au nord d’El Kala (El Tarf). « Aussitôt le message reçu, j’ai ordonné à 2 unités de les rejoindre pour les intercepter. Arrivées sur les lieux, elles ont pu les arrêter et les reconduire vers le port de Annaba », déclarera M. Chériak, un jeune commandant de la marine. Avant d’ajouter : « C’est suite à un draconien dispositif de sécurité et des nuits blanches que les tentatives d’émigration clandestine ont connu une baisse sensible ces deniers mois. » Ces 20 autres harraga subiront le même traitement que les autres. Munis d’un mandat de perquisition, les éléments du commandement de la garde maritime de Annaba en collaboration avec ceux de la brigade de répression du banditisme (BRB) de la sûreté de wilaya ont par ailleurs procédé à la saisie d’un important matériel de menuiserie utilisé dans un atelier clandestin à Sidi Salem. Il servait à la fabrication d’embarcations à fond plat, spécial pour les harraga. Rappelons que l’année 2007 a connu, selon les gardes-côtes de Annaba, pas moins de 395 candidats à l’émigration clandestine dont 3 Marocains. Ils ont été secourus, interceptés, poursuivis ou arrêtés, c’est selon, par les éléments des garde-côtes. Alors qu’au niveau national, ce sont plus de 1600 jeunes chômeurs désespérés, dont 45 étrangers en majorité des Marocains. Ce qui a donné lieu à 440 opérations d’intervention et de secours. C’est au mois de septembre 2007 que revient la première marche du podium où plus de 150 jeunes harraga avaient été interceptés alors qu’ils tentaient de rejoindre la Sardaigne. Le pic a été enregistré en une seule journée de ce mois avec une course poursuite ponctuée par l’arrestation de 86 harraga à 22 miles du cap de Garde de Ras El Hamra. La même source indique la récupération et la saisie de plus de 70 embarcations motorisées à Annaba et près de 380 autres tout au long de la façade maritime du pays. Il faut dire que Annaba a acquis le tristement célèbre titre de capitale de harraga à partir du 31 décembre 2006, lorsque plusieurs dizaines d’embarcations avaient pris le large à partir de la plage de Sidi Salem à destination de la rive européenne. Si pour certains harraga le rêve a été exaucé, pour une trentaine d’entre eux ce n’était malheureusement pas le cas. Ils ont payé de leur vie sans pour autant aboutir à leur objectif, c’est-à-dire fuir l’Algérie où leur avenir paraissait bien sombre face à un chômage chronique et partir vers n’importe quel pays d’Europe. Leurs cadavres avaient été repêchés tout au long de la côte algérienne. Avec cette intensification de ce nouveau phénomène, Annaba est devenue une véritable plaque tournante où des réseaux s’y sont installés et dont les ramifications s’étalent aux quatre coins du pays.

El Watan > 10/01/08 > M. F. Gaïdi

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