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Annaba. Sévère pénurie de ciment dans la wilaya

Publié le 19/02/2008

Les spéculateurs font la loi - Avec le sac de ciment de 50 kg à 550 DA, le quintal de rond à béton (ferraille) à 7 000DA, le m3 de gravier à 1 100 DA, et celui du sable à 1 000 DA, le secteur de la construction, à Annaba est en pleine crise.

Dans cette wilaya, forte de plus de 750 000 habitants, les différents projets de construction, tous types confondus, connaissent d’importants retards. Lancés sur plusieurs étapes ils sont, pour la plupart, bloqués. Les raisons sont aussi diverses que complexes. Vraisemblablement planifiée par la « maffia », cette pénurie persistante du ciment dans les régions de l’est du pays est la plus grave, jamais vécue, profitant seulement aux spéculateurs. Cette situation intervient une dizaine de jours à peine après que BUZZI-UNICEM, l’un des leaders mondiaux de production de ciment a pris la gestion totale de la cimenterie de Hdjar Essoud. Nombreux sont les entrepreneurs publics et privés, dont les Chinois de l’entreprise CSCEC, à se bousculer quotidiennement devant le portail de la cimenterie Hdjar Essoud de Azzaba (Skikda) pour un hypothétique bon de chargement, au moment où, sur le marché noir, ce matériau est largement disponible. Sur place, on nous affirme que les installations de la cimenterie connaissent des travaux de maintenance. Ce qui n’est pas le cas s’agissant des spéculateurs qui eux, sont parallèlement servis à volonté. La spéculation sévit également pour le rond à béton, le treillis soudé et les agrégats. Contraintes des délais oblige, sous peine de pénalités, et pour certains, le risque de résiliation du contrat du marché, des promoteurs privés ont dû se plier à la loi des spéculateurs en payant plus sur le prix réel les matériaux nécessaires à la réalisation d’un projet. Ce qui n’est pas le cas des entreprises publiques, qui ne peuvent, elles, en aucun cas justifier le surplus exigé par ces mêmes spéculateurs. C’est dire que malgré les disponibilités des enveloppes financières, des études totalement achevées, et le lancement des travaux, la concrétisation d’un projet de construction de logements relève d’une gageure. A ce propos, dira, navré, Kaïla Mazouz, le secrétaire général de l’union nationale des investisseurs du bâtiment à Annaba (UNIB), en charge d’un programme de 72 logements LSP en souffrance depuis plusieurs mois : « Il s’agit d’une pénurie programmée et provoquée du ciment sur toute la région de l’est du pays. Paradoxalement, ce manque ne touche pas les spéculateurs, combien nombreux à Hdjar Essoud, et auxquels une facilité d’approvisionnement est accordée. Même si on veut se plaindre, on ne trouve pas un interlocuteur parmi les Italiens à qui faire part de nos doléances. Alors que le wali de Annaba( y compris le ministre) nous bouscule à chaque visite de nos chantiers, ce problème persiste toujours. Comment vais-je faire pour honorer mes engagements ? », et d’ajouter : « Des 18 maçons que j’employais à plein temps dans mon chantier, je me suis passé de 12, car je n’ai plus de ciment ». La rareté de ce produit sur le marché régional au prix de vente officiel, la spéculation sévissant sur les autres matériaux de construction et la bureaucratie appliquée dans le paiement des situations ont découragé plus d’un promoteur. Conséquences : de nombreux projets de logements socio-participatifs, socio- locatifs, ruraux, FNPOS, sont à l’arrêt, outre les milliers de travailleurs mis au chômage technique, les dizaines de promoteurs en faillite et les entreprises publiques du bâtiment, confrontées à des difficultés de réalisation insurmontables. Et la liste des entraves, ralentissant sérieusement la concrétisation des différents programmes de construction de logements sociaux de différents statuts, est encore ouverte. C’est dire que le secteur du logement est au bord de l’explosion dans cette wilaya, classée au bas du tableau des régions ayant respecté le planning des réalisations.

El Watan > 19/02/08 > M. F. Gaïdi

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