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Annaba. De la fripe à foison

Publié le 24/03/2008

Dans les quartiers populaires, les magasins de fripe ont pignon sur rue, narguant les autorités sanitaires. Le marché de la fripe se développe à Annaba et devient, ces derniers temps l’une des destinations les plus prisées des familles pauvres qui y trouvent ce dont elles ont besoin à des prix très abordables. A El Hattab, Champ Tata ou au quartier Mesrsis, c’est une véritable caverne d’Ali Baba où on trouve de tout: robes, manteaux, pulls, chemises, pantalons et autres vestes, un achalandage des plus abondants exposé à une clientèle pas trop exigeante.

Les lieux sont pris d’assaut chaque jour par des centaines de citoyens venus avec leurs maigres bourses faire leurs emplettes. Certains parmi cette clientèle ne s’attardent pas trop, essayant de faire vite de peur d’être vus par des connaissances ou des voisins. D’autres, au contraire, prennent tout leur temps et assument pleinement leur condition sociale, ils négocient les prix, obtiennent le plus souvent des rabais.

Les vêtements exposés sont importés et arrivent sur le territoire national par la frontière Est (Tunisie) Ils transitent par Tébessa avant d’atterrir à Annaba dans les magasins et marchés spécialisés. Ce sont des vêtements usagés, de grandes marques mais qui ont été lavés et repassés pour leur donner un aspect plus ou moins neuf, de façon à attirer les clients. «Vous savez, nous dit un vendeur, ici nous en avons pour toutes les bourses et les prix sont à la portée de tous; pour 1500DA, on fait le plein de vêtements.» Il est vrai que tout le monde trouve son compte.

Les familles modestes n’ont plus de gros soucis à se faire en matière d’habillement et les marchands font des affaires. Mais le tribut à payer est parfois lourd et peut entraîner des dépenses imprévues. En effet, sur les plans hygiène et santé, les vêtements achetés ne sont pas toujours aussi bons qu’on le prétend.

L’arnaque est omniprésente. Défauts cachés, coutures mal faites ou doublures élimées. Ces articles, selon les marchands, ont subi un contrôle sanitaire au niveau des frontières ainsi que des inspections effectuées par la direction de la santé publique avant d’être mis sur le marché pour être vendus. Selon nos informations, ces contrôles, a priori, sont insuffisants et ne règlent pas le problème puisque d’autres vêtements introduits illégalement se retrouvent sur le marché et cela peut constituer un danger réel pour la santé publique dans la mesure où ces articles peuvent être à l’origine de maladies de la peau. Eruptions cutanées, prurits, urticaires et autres démangeaisons peuvent apparaître au bout de quelques jours si l’on porte l’un de ces vêtements.

Apparemment, ces marchés, surtout les hebdomadaires, ne sont soumis à aucun de ces contrôles et les ventes se font le plus normalement du monde. Les citoyens eux, confiants et crédules, attirés par des prix défiant toute concurrence, ne s’en inquiètent pas trop et rentrent avec leur «butin» sous les bras. Aujourd’hui, dans les quartiers populaires, les magasins de fripe ont pignon sur rue narguant les autorités sanitaires tout en faisant le bonheur des familles modestes qui se rabattent sur ces échoppes, contraints et forcés.

L'expression > 24/03/08 > Mohamed Tahar RAHMANI

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