Annaba. 8e journée internationale de déontologie médicale

Des petits pas aux grandes enjambées - La réussite de la 8e journée internationale de déontologie médicale organisée mercredi dernier par l’Ordre régional des médecins d’Annaba, sous la présidence du Pr Azzedine Ayadi, implique que les rôles ont été bien distribués.
Les quelque 500 participants ont été très réceptifs à la pratique de la médecine à travers les âges, telle que rapportée par le Dr Berkani, président de l’Ordre national des médecins. A l’écoute des arguments avancés par le Pr Dahdouh, ils ont pu dissocier la légitimité de leur profession de la religion sur la question des transplantations d’organes et des réalités de la médecine factuelle du Dr Belaïd, président de l’Ordre des médecins de Batna. Ils se sont aussi enrichis des dispositions juridiques liées à la relation médecin-justice expliquées par M. Bellil, magistrat. Toute ouïe, l’assistance avait prêté des intentions contradictoires ou cachées dans les communications. Elle a abandonné cette position à l’écoute de l’intervention de notre confrère Zoubir Souissi, président du Conseil de l’éthique et de déonthologie des journalistes algériens, dans sa perception de la relation médecine, déontologie et presse nationale. Certes, en s’engageant dans ce thème, le doyen des journalistes algériens a tenté de consolider le lien médecin-journaliste mais a aussi ouvert de nouvelles perspectives jusqu’ici tenues dans les fers par le pouvoir en ce qui concerne d’autres aspects telle la relation justice-presse. A entendre Zoubir Souissi s’adresser aux médecins et leur parler des journalistes algériens, on pouvait penser qu’il s’adressait d’abord et avant tout à un autre partenaire tapi dans l’ombre. «Durant la période sombre, les cimetières et les services des urgences étaient le point de chute des journalistes algériens. Aujourd’hui, les tribunaux leur servent de lieux de rencontre », dira-t-il. Des maux à soigner, des mots à écouter et à transcrire les médecins d’Algérie, de Tunisie et de France en ont eus à satiété. Une impressionnante quantité de sujets ont été débattus. Sans être une réponse aux préoccupations professionnelles des médecins, ils ont eu le mérite de faire réfléchir. Des éléments essentiels se sont dégagés de cette 8e journée internationale dédiée à la mémoire du regretté Dr Mustapha Hamani. Le plus important est que les médecins algériens ne veulent plus faire de petits pas mais de grandes enjambées en matière de déontologie médicale. Cette situation leur est imposée par des obstacles posés par certains laboratoires au mercantilisme à outrance et un ministère de tutelle en retard de plusieurs décennies. Reconquérir la place que l’Algérie n’aurait jamais dû quitter dans le giron de la médecine mondiale, préparer activement la réussite du 43e congrès des médecins arabes à Alger en 2009, mieux appréhender la déontologie pour la faire respecter, les résolutions en ce sens n’ont pas manqué. Egalement président de la Conférence euro-méditerranéenne des ordres médicaux, le Dr Bekkat Berkani s’est attardé sur ces questions. Tout autant que le Pr Ayadi et d’autres de leurs confrères en ce qui concerne la dernière circulaire du ministère de la Santé relative à l’exercice médical dans les cliniques privées par des médecins étrangers. Tout aussi débattues, les questions sur le contentieux de la Sécurité sociale et la position de l’Ordre national, la carte Chifa, la contractualisation et le conventionnement. L’on a aussi abordé les résolutions de l’AG de l’Union des médecins arabes et de la Conférence des ordres médicaux euro-méditerranéens toutes deux tenues à Amman (Jordanie) en mars et mai 2008 ainsi que la préparation de l’accueil des enfants irakiens prévu à Alger le 23 mai 2008. Toutes ces activités ont été énumérées lors de cette rencontre d’Annaba. Selon les participants, elle a mis dans son véritable contexte, la mission du Conseil de l’ordre pour former, organiser et bouleverser des méthodes de travail et des habitudes de pensée.

Le soir d'Algérie > 17/05/08 > A. Djabali