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Annaba. Arcelor-Mittal mis à l'index: La colère des entrepreneurs

Publié le 04/06/2008
Ce n'est pas une grogne, mais cela en a tous les aspects. Hier, à Annaba, les professionnels de la construction ont exprimé, devant le patron de l'aciérie du N°1 mondial du fer et du rond à béton, leur ras-le-bol. Le mécontentement des entre-preneurs, autant dans le bâti- ment que dans l'industrie sidérurgique, a, en fait, été au centre de la réunion organisée par la Chambre de commerce et d'industrie de Annaba avec le P-DG de l'usine d'Arcelor-Mittal de Annaba. La situation du marché des produits de sidérurgie et de métallurgie a été débattue par les deux parties, au moment où le marché bat de l'aile. Autant en matière de raréfaction des approvisionnements et produits sidérurgiques, qu'en matière de prix devenus tout simplement astronomiques. Le quintal du rond à béton culmine à un peu plus de 7.000 dinars. De quoi donner des sueurs froides aux auto-constructeurs. Pour les exploitants de la filière, l'usine de Annaba ne parvient plus à satisfaire la demande nationale, alors qu'avant qu'elle ne soit reprise par le groupe du milliardaire indien, les aciéries de Annaba parvenaient, quand même, à répondre à au moins 70% de la demande nationale, le reste étant importé par des opérateurs de plusieurs pays, dont le Japon et la Russie. Alors, pourquoi donc le rond à béton se fait-il désirer et coûte toujours plus cher depuis que l'ex-SNS d'El-Hadjar a été rachetée par le géant mondial du fer et de l'acier ? Selon des experts, il y a plusieurs raisons à ce phénomène qui touche de plein fouet l'économie nationale, et perturbe le fonctionnement de centaines de chantiers de construction, pour enfin déstructurer toute la filière. Mais cela n'est pas paradoxal. En fait, Arcelor-Mittal, qui projette de réaliser de nouveaux fourneaux dans la zone franche de Bellara, à Jijel, avec une capacité installée de 1 million de tonnes de produits sidérurgiques par an, ne produit pas que pour le marché algérien. Au moins un quart de sa production, celle sortie des hauts fourneaux d'El-Hadjar, est exportée et vendue sur les marchés extérieurs. Outre le marché français, les produits des usines algériennes sont commercialisés sur le marché marocain, avec un grand dépôt à Casablanca, près de Sidi Bernoussi.

Car, ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que le N°1 mondial de l'acier, même s'il a une grande unité de production en Algérie, réfléchit en fait en termes de marchés, d'indices boursiers et de capitalisations boursières.    Peu lui importe les situations de pénuries ou de préjudices qu'il cause aux entreprises sur le marché où il a construit ou racheté des usines, l'essentiel est d'être présent sur tous les marchés, et de surveiller l'évolution de ses indices sur les marchés boursiers, ainsi que d'éviter la chute de la valeur de ces indices.

Car, face aux contraintes évoquées par les professionnels de la transformation des produits sidérurgiques et métallurgiques à la rencontre de Annaba, le P-DG du groupe en Algérie, Bernard Bousquet, n'a répondu que par cette simple promesse : «le groupe Arcelor-Mittal va renforcer sa présence en Algérie à la faveur d'un projet de construction d'une aciérie d'une capacité de production d'un million de tonnes d'acier prévu à Jijel». Et, concrètement, il n'a pas répondu à cet entrepreneur qui avait déboursé 50 millions de dinars pour l'achat d'une marchandise qui ne lui a pas été livrée six mois après en avoir fait la commande. Et sur le chapitre des prix, là aussi, la réponse est laconique : selon le P-DG d'Arcelor-Mittal - Annaba, «la valeur de l'acier est imposée par le marché international». Sauf qu'en délocalisant une partie de ses usines en Algérie où les salaires sont bas, avec une valeur d'un euro pour plus de 98 dinars au cours officiel, le groupe réalise de gros bénéfices sans investir un «kopek» de plus que ce qu'il a payé en rachetant le complexe de Annaba. Maintenant, il s'agit, pour le gouvernement, de trouver des solutions urgentes pour décongestionner la filière et, surtout, appliquer la décision prise en Conseil de gouvernement pour le soutien des prix de l'acier. Car, non seulement la situation risque d'empirer avec des milliers de chantiers (BTP, routes, ouvrages d'art, etc.) à l'arrêt ou fonctionnant au ralenti faute de matériaux de construction, mais toute l'économie nationale est menacée de ralentissement, sinon de décroissance. Le groupe Arcelor-Mittal, qui brasse des milliers de dollars de chiffre d'affaires par an, ne fait pas dans l'humanisme, ce n'est guère sa vocation, encore faut-il qu'il soit amené à mieux approvisionner le marché national avec une politique des prix plus proche de la réalité économique locale et, surtout, ne pas devenir un facteur de blocage de la croissance économique de l'Algérie.
Le Quotidien d'Oran > 04/06/08 > Ali Babès
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