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Annaba. Une favela nommée Boukhadra

Publié le 17/06/2008

 

Dans ce bidonville, des chats, des chiens, des poulets et autres bestioles y trouvent refuge et se disputent les amoncellements d’ordures qui traînent.

La ville d’Annaba est ceinturée par de véritables favelas. Ce qui ternit son image et lui confère l’aspect de cité sale, repoussante et peu accueillante. En effet à l’entrée Est de la ville, Boukhadra, un bidonville datant des années soixante, dû à l’exode rural de l’époque, s’étend sur des kilomètres.
C’est un ensemble de baraques agglutinées au flanc de la montagne et qui épousent le terrain abrupt jusqu ‘au semblant de plaine longeant la voie-ferrée. A Boukhadra, c’est un autre monde. On est loin du boulevard du 1er-Novembre avec ses belles boutiques et ses enseignes lumineuses.
Un autre monde, une autre dimension. Des ruelles étroites, des eaux usées qui s’écoulent un peu partout, des fossés profonds et des ronds à béton émergeant du sol. Des chats, des chiens, des poulets et autres bestioles y trouvent refuge et se disputent les amoncellements d’ordures qui traînent.
Des nuages de poussière enveloppent les baraques dont les toits en tôle chauffent sous le soleil, transformant ces semblants d’habitations en fournaises.
Les enfants qui jouent dans la «rue» sont exposés à tous les dangers susceptibles de provoquer des blessures dues à une chute sur des objets métalliques, des tessons de bouteilles ou encore sur de grosses pierres proéminentes.
Des fils électriques pendent de partout et tombent parfois sur le sol pour finir leur course chez le voisin. Dans cette agglomération de près de 2000 maisonnettes, les conditions de vie sont des plus misérables. Les gens essayent tant bien que mal de survivre, soutenus par l’espoir que leur situation change un jour. Les autorités locales avec leurs différents programmes de logements ne sont pas parvenues à bout de ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. En effet, les formules de logement social, LSP, RHP, logement rural ou aide à la construction ont certes amélioré la situation, mais ces efforts sont restés vains. Le bidonville repousse et les constructions s’érigent de nuit pour être occupées très tôt le matin. Une situation difficile à maîtriser. Les associations de quartier font pour la plupart dans le «business» politique pendant les élections pour récolter ensuite des dividendes que les responsables du mouvement se partagent entre eux.
L’allégeance pour telle ou telle formation rapporte, du fait de l’importance de l’électorat de ces bidonvilles. Rien que dans la daïra d’El-Bouni, 4000 habitations précaires ont été officiellement recensées l’année dernière. Entre-temps, le nombre s’est multiplié et la saignée continue. La même situation, à quelques exceptions près, reste valable dans les quartiers de Sidi Harb. Et là aussi, les associations n’ont rien fait. Leurs soi-disant bureaux sont désespérément fermés. Leurs membres sont inconnus de la population. Le dossier concernant ces bidonvilles est, nous dit-on, sur le bureau du nouveau wali.
Un dossier bien difficile à gérer et qui risque d’être à l’origine d’une protesta à venir.

L'expression > 17/06/08 > Mohamed Tahar RAHMANI

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