Annaba. Harraga: Le son du glas au lieu du chant des sirènes

Tout porte à croire qu’il s’agirait de l’un des six candidats à l’immigration clandestine disparus, il y a quelques mois, dans les fonds de Oued Bakrat, lors du naufrage de leur embarcation. Ils avaient été emportés par les courants sur le lieu du départ, avant même qu’ils n’aient eu à subir les premiers désagréments du mal de mer.

Les représentants de la société civile ont ainsi pris l’initiative de regrouper, à la salle Saouli Abdelkader, des sociologues, élus locaux et responsables d’institutions en charge de la cause sociale. C’est surtout la jeunesse, étroitement liée à ce phénomène de société, qui demeure la cible des organisateurs pour une sensibilisation plus accrue sur les dangers qu’elle encourt en tentant la périlleuse aventure.

Pourtant, cette jeunesse de Annaba a de fortes chances de trouver en ce présumé grand pôle industriel et commercial l’eldorado dont elle rêve. Bien au contraire, le chômage et la précarité de la vie y sont devenus endémiques, touchant toutes les franges de la population, en particulier les jeunes de moins de 30 ans. Désespérés et en l’absence de toute prometteuse issue, ceux-ci choisissent de quitter le pays pour tenter leur chance de l’autre côté de la Méditerranée. Malheureusement, le chant des sirènes, censé les accompagner dans leur voyage de rêve, se transforme souvent en un strident son de glas.