Annaba. Pollution du fleuve SEYBOUSE

Une bombe à retardement.
Pas moins de 40 opérations d’irrigation des terres agricoles à partir des cours d’eau pollués et interdits ont été sanctionnées par les éléments de la brigade de protection de l’environnement de la gendarmerie depuis 2004,date de la création de cette brigade. C’est ce qu’a déclaré récemment un membre de cette section,ajoutant que ces constatations ont surtout été faites au niveau des communes d’El Eulma, Chorfa et Ain Berda cet été, au moment où l’oued Seybouse était à son niveau le plus bas. A cela, s’ajoutent les nombreuses interventions de dissuasion et de sensibilisation des agriculteurs. Mais,selon notre enquête sur le terrain et les déclarations d’un élément de la police des eaux, l’irrigation se fait le plus souvent la nuit, loin des regards indiscrets, ou avec l’eau polluée qui a été pompée toute la nuit de l’oued,directement dans les puits. Une astuce de fellah pour détourner la loi, avec les conséquences qui pourraient s’avérer dramatiques sur la santé des consommateurs.
«C’est un véritable miracle si les maladies à transmission hydrique ont été évitées jusqu’à présent », devait affirmer notre interlocuteur.Cette situation va certainement durer encore fort longtemps, jusqu’à la dépollution du fleuve, et l’on s’attend,selon des spécialistes en la matière, à la disparition pure et simple de ce cours d’eau dans moins de 20 ans, si des mesures draconiennes ne sont pas prises dans l’immédiat.Une véritable catastrophe écologique latente,quand on sait que le fleuve Seybouse, le troisième en Algérie, assure les 80 % de l’apport hydrique dans la région de l’Est du pays.
L'est republicain >21/01/2007 > Farida H.