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L'informel à Annaba. Un vrai casse-tête pour les autorités

Publié le 16/10/2008

image «Au vu de la situation actuelle à Annaba, l’informel est en passe de supplanter le commerce dit formel.» C’est le constat fait par un commerçant établi à la rue Gambetta, connue pour être le cœur battant de la ville. En effet, et rien qu’à voir l’activité qui s’y déroule, on est tout de suite frappé par le nombre de vendeurs à la sauvette qui, maintenant, ont «pignon sur rue» et ont marqué et délimité leurs territoires devenus au fil du temps une sorte de propriété que tous reconnaissent implicitement. Sur les trottoirs squattés et parfois sur la chaussée, à même le sol, toutes sortes de tissus sont exposées. Cela va du simple foulard aux robes en passant par différents effets vestimentaires destinés aux femmes. Ce qui est surprenant, c’est que les mêmes articles sont proposés par les commerçants établis. Les clients préfèrent ceux étalés dehors et marchandent avec les vendeurs, obtenant la plupart du temps une baisse sensible. Ce qui n’est pas le cas pour les articles exposés en vitrine ou sur les étagères à l’intérieur des magasins. Ce phénomène avait amené les commerçants à organiser par le passé des grèves pour protester et exiger l’intervention des autorités locales pour rétablir l’ordre. La rue «nettoyée» et maîtrisée par les agents de l’ordre public est réinvestie quelque temps plus tard par les mêmes squatters qui reprennent possession des lieux pour écouler leurs marchandises. Voyant les choses empirer, certains commerçants ont trouvé l’astuce, ils baissent à moitié les rideaux de leurs magasins, occupent le trottoir attenant et exposent leurs marchandises, et le tour est joué. A Souk Ellil, comme son nom ne l’indique plus, puisque maintenant c’est au grand jour que cela se passe, c’est un véritable marché de fruits et légumes avec l’apparition, ces derniers temps, de produits alimentaires en conserve ainsi que certains autres articles et ustensiles de cuisine. On y vend et on y achète de tout sans aucune forme de contrôle, et apparemment tout le monde y trouve son compte. En réalité, si les prix pratiqués sont très abordables, la qualité des produits ne répond souvent pas aux normes et ces derniers sont parfois périmés.
A proximité du  marché «El Hattab», au quartier «Mersis», c’est pire, les vendeurs sont légion, on propose toutes sortes de marchandises et de produits (vêtements, serviettes, stylos, cartables, tomates en conserve, portables de toutes marques, fripes, outils, meubles d’occasion), enfin presque tout ce dont on a besoin sans aller ailleurs. Les agents de l’ordre, qui interviennent parfois, sont dépassés et souvent pris à partie par les revendeurs et même, dans certains cas, par les clients. Du côté de «Rahbat Ezzrah», marché informel spécialisé dans la
«lunetterie», ce sont des étals sur la chaussée et les trottoirs qui proposent ces articles à des prix plus que compétitifs.
Ce qui est inadmissible, c’est le fait qu’on y vend des produits soumis à autorisation préalable, tels que les verres correcteurs, au vu et au su de tous. Selon le service de l’organisation du marché et de la concurrence, 16 marchés informels ont été recensés là où il y a, nous dit-on, concentration. Cela, hormis ceux activant sur les axes routiers ou dans les quartiers populaires. Il y a exactement 2 924 «intervenants» identifiés répartis sur les différents pôles reconnus. Ce chiffre est loin de refléter la réalité puisque presque toutes les rues de Annaba sont envahies, même le cours de la Révolution n’est pas épargné. On avance le chiffre de 20 à 25 000 commerçants activant dans l’informel, saisonniers occasionnels ou «permanents».
 Les actions entreprises par les pouvoirs publics pour éradiquer ce phénomène n’aboutissent pas et n’ont à ce jour rien changé. A titre d’exemple, à Sidi Amar, localité distante de 10 km au sud-est du chef-lieu de wilaya, un nouveau marché couvert construit pour regrouper les vendeurs à la sauvette est resté vide, personne parmi ces derniers n’a voulu s’y établir. 
Les «intervenants» préfèrent activer en dehors du circuit contrôlé par les agents de l’Etat et ce, pour ne pas payer les charges, ils continuent toujours à activer.
La direction du commerce de la wilaya n’a aucune forme de pouvoir sur ces activités qui, officiellement, ne sont pas reconnues en tant que telles.
Cela relève de la voie publique, les élus locaux ne font rien de crainte d’avoir à en assumer les conséquences comme cela a été le cas lors de la fermeture de la place du 17 Juin affectée comme terrain d’assiette à un investissement étranger.
Les occupants avaient, plus tard, été «transférés» à la place d’Armes qui est encore squattée. En définitive, la situation n’a pas changé.
Le phénomène prend des proportions alarmantes à Annaba, menaçant le commerce et la santé publique puisque des produits non conformes ou périmés sont vendus et consommés par les citoyens. La commission de wilaya chargée de l’encadrement de ces marchés et présidée par l’inspecteur général a recensé ces concentrations en vue de leur absorption et afin de créer des marchés de proximité.
La phase finale sera l’inscription au registre du commerce. Mais, en l’absence de mesures coercitives et répressives, la situation ne changera pas, la rigueur et la fermeté doivent accompagner les décisions, ce qui, hélas, n’est pas le cas. 

La tribune > 15/10/08 > Mohamed Rahmani

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