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Annaba: Des baraques rasées et des mécontentements

Publié le 10/11/2008
Mécontentement, malaise affiché et les bulldozers réquisitionnés par l'APC sont au milieu du bidonville situé à hauteur de l'ex-CEM Aïssat Idir, provoquant panique et désarroi chez les citoyens.

Encadrés par des dizaines de policiers de la sûreté extra-muros et de la BMPJ de Sidi Amar, le président de l'APC et ses vice-présidents ont entamé l'opération de démolition. Au départ, les services de l'APC, ont fait un mauvais présage et se sont dirigés avec toute l'armada vers un autre lieu, non concerné. Ils ont failli commettre l'irréparable, n'était-ce la vigilance du vice-président chargé des travaux, qui avait, au préalable, opéré à une vérification.

Les policiers médusés ne savaient plus comment réagir devant une telle désorganisation qui a suscité le courroux de nombreux citoyens. Des femmes apeurées ne savaient pas quoi faire devant les pleurs des enfants et la forte présence de policiers.

Les éléments de la protection civile avec leur ambulance et leur camion de lutte contre l'incendie étaient positionnés un peu plus loin du lieu attendant une quelconque intervention.

Les agents de Sonelgaz ont coupé le courant à tout le bidonville afin d'éviter tout accident qui pourrait être provoqué par les fils tissés en toiles d'araignée survolant les dizaines de baraques.

L'arrivée du président de l'APC a mis un peu d'ordre dans la démarche des services concernés. Vingt-huit baraques au total ont été recensées pour être démolies. Le site en compte au moins 105. «Quant nous avions fait notre enquête, les 28 baraques que nous avions enregistrées étaient inhabitées, ou alors les propriétaires venaient tout juste de les implanter», nous a fait savoir l'un des membres de l'équipe chargée de la démolition.

«Où va-t-on passer l'hiver avec nos enfants dont certains sont scolarisés? Qu'allons-nous faire maintenant, que notre Etat, nous rejette», s'est éclaté l'un des concernés, les larmes aux yeux devant un bulldozer insensible à ses pleurs et docile aux ordres qu'on lui donne.

«Ces baraques n'étaient pas habitées à notre passage. Leurs propriétaires sont venus d'ailleurs en les implantant ici pour justifier d'un besoin de logement et se faire passer pour des victimes du sort», nous a encore dit un employé de l'APC.

Mais pourquoi les avez-vous laissé s'implanter? lui a répliqué un citoyen outré par ces propos.

«En tous les cas, nous obéissons aux directives du wali. Il nous a contraint à démolir, on exécute». Lui a-t-il répondu sans pour autant justifier le laxisme permettant ainsi la prolifération de ces baraques. Certains habitants de ce site affichent des signes extérieurs de richesse formalisés par la présence de grands enclos servant à abriter d'importants bétails constitués d'ovins et de bovins.

La première démolition a provoqué l'ire de ses occupants et une bagarre s'est, tout de suite, enclenchée. Propriétaires et employés de l'APC se sont affrontés et il a fallu une forte intervention de la police pour les séparer.

Les enfants en bas âge pleuraient à tue-tête. La scène était horrible. La baraque construite en une seule pièce, très loin du centre urbain, abritait au moment de sa démolition une famille composée du père, un vieil homme, de la mère, d'un fils marié avec 2 enfants et de son épouse. La rage au coeur, de nombreux curieux et habitants du site, suivaient en silence la scène. La femme pleurait et ne savait où donner de la tête, parfois elle se fondait en supplication ne sachant pas que l'ordre donné était irrévocable.

Les policiers et le chef de la brigade de gendarmerie de Sidi Amar suivaient avec attention le déroulement de l'opération qui a traumatisé de nombreux enfants.

«C'est l'impossibilité pour nous d'avoir un abri décent qui nous a poussé à opter pour la baraque. Qui d'entre vous pourrait-il vivre notre situation? Une situation qui s'apparente à celle des chiens errants», a lancé l'un des concernés, aux responsables de l'APC.
Le Quotidien d'Oran > 10/11/08 > Hocine Kedadria
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