Annaba: Les déchets coûtent 16,7 milliards à la ville

La question de l'environnement est devenue préoccupante pour les autorités du pays, qui n'ont pas lésiné sur les moyens pour mettre en place un plan d'action pour la protection de l'environnement. Cette préoccupation a eu déjà, en 2001, une couverture légale avec la promulgation de la loi 19.01 du 12 décembre de la même année, relative à la gestion des déchets. A cet effet, Annaba avait été choisie comme ville pilote pour la collecte mécanisée. Ce choix fait par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, en collaboration avec l'Entreprise de coopération internationale pour le développement durable (GTZ allemande), commence à donner des résultats. Le projet était ambitieux, d'où les multiples actions de sensibilisation par affichage, porte-à-porte et radio qui ont porté leurs fruits, particulièrement auprès des enfants dans les écoles. Le résultat est qualifié de positif par les différents intervenants.

Une journée d'étude sur la gestion des déchets ménagers a été tenue la semaine dernière au niveau de l'hôtel Seybouse International, où des représentants de quelques APC du Centre, de l'Ouest et du Sud étaient présents. Les représentants de GTZ ont souligné les résultats obtenus sur le terrain au niveau des quartiers de Didouche Mourad, entre autres, où il avait été constaté les effets de l'apport volontaire et de l'organisation du balayage.

Selon M. Kasdarli, ingénieur à Ecoplan, la réussite du projet est perceptible sur plusieurs plans, notamment avec l'implication totale des élus locaux de Annaba et particulièrement l'adhésion des citoyens. «Pour réussir un tel projet, il faut vraiment y croire et nous croyons aux résultats obtenus», dit notre interlocuteur. Pour Mme Ouamane, représentante de GTZ, la gestion des déchets est un processus qui intègre à la fin la production qui correspond aux choix des produits à la source, à leur utilisation et à leur valorisation, et le traitement qui correspond, lui, au tri des déchets, à leur collecte, au transport et au traitement et/ou stockage. Deux axes essentiels. Pour l'intervenante, le citoyen est un partenaire important. «La mise en place de bacs à ordures nous a permis de gagner sur plusieurs plans. Le premier consiste en un gain considérable de temps avec la collecte mécanique des déchets. Il y a aussi la question de l'occupation de la main-d'oeuvre qui a, elle aussi, connu une réduction importante par rapport à l'organisation ancienne, où au moins une équipe de 6 personnes faisait le travail qui font aujourd'hui 2 personnes en un temps très réduit, nous a déclaré le président de l'APC de Annaba, M. Bensaïd Nabil. Pour les partenaires de cette action, le projet pilote a permis de déterminer les quantités de déchets générées par la ville et une connaissance précise des coûts et dépenses pour la collecte, le balayage, le transport et la mise en décharge des déchets solides, qui s'élèvent à 613,60 dinars par habitant et 3.252,67 dinars par tonne de déchets récupérés. Annaba compte actuellement 273.019 habitants, selon le dernier recensement, d'où un coût global pour la population de 167.524.458,40 dinars par an.