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Annaba. Abus sexuels et tabous

Publié le 20/12/2008
Les 2e journées nationales de Médecine légale se sont déroulées à l'auditorium de la faculté de médecine. Une manifestation scientifique qui regroupe des spécialistes des grands hôpitaux algériens avec la participation de médecins tunisiens avec pour thème: «Abus et mineurs: réalités et contraintes».

Par l'organisation de ces journées, nous nous sommes assignés des objectifs, pour mettre en place une équipe de médecins légistes, compétents et performants et sensibiliser les décideurs sur la nécessité de créer une unité hospitalière de prise en charge globale des victimes d'abus sexuels. Car, il n'y a que cet endroit hospitalier qui pourrait être à la hauteur de cette prise en charge, ô combien importante et nécessaire pour les victimes», nous a dit, en marge du séminaire, le Pr Mira Abdelhamid, chef de service de la médecine légale au CHU Annaba. Cette manifestation a pu drainer, outre les autorités locales, des officiers de police et de gendarmerie.

«Il faut combattre ce tabou car les victimes d'actes sexuels, sont en danger de mort potentielle. Nous devons également améliorer la formation des praticiens sur la nécessité de savoir examiner correctement un enfant victime d'un abus sexuel, sans pour autant aggraver son cas», a encore dit le professeur Mira qui n'écarte pas l'idée d'une mise en place d'un véritable circuit pour la prise en charge de l'enfance.

Un officier de la police judiciaire dira que les chiffres recensés, sont loin de la réalité, du fait de l'inexistence d'une coordination spécialisée.

«Nous savons que de nombreux enfants victimes d'un abus sexuel ne portent pas cas de leur agression devant les services de sécurité et ceux qui viennent à la police, ne sont qu'une infime partie», a-t-elle déclaré devant l'assistance. Des intervenants ont mis en évidence certaines situations. Par exemple, au niveau de la justice, c'est le calvaire pour les victimes lors des séances publiques où celles-ci se sentent diminuées devant des pressions morales subies, en pleine audience où, parfois, la victime est désignée comme fautive.

Le thème des journées étant, donc, important et pesant sur la société, nécessite un intérêt très particulier et un suivi permanent à tous les niveaux. Un intérêt qui a été déjà suscité par des médecins légistes, des psychologues, des psychiatres en plus des magistrats et autres éléments des services de sécurité, dont les interventions ont, toutes, convergé vers la prise en charge adéquate de l'enfant victime de l'abus sexuel. «Nous recevons deux à trois cas d'abus sexuels sur mineurs, chaque jour. Des cas qui ont été suivis d'agression corporelle», nous a dit un médecin légiste du CHU d'Annaba. Un chiffre alarmant.

L'intervention du Dr Kaious et ses confrères s'est attardée sur le préjudice subi et la nécessité d'une règlementation spécifique du fait que les victime subissent un dommage physique et psychique qui ouvre droit à une possibilité d'indemnisation intégrale des préjudices qui en résultent. L'intervention a mis en exergue les différentes séquelles secondaires suite à des violences sexuelles en proposant des réparations spécifiques. Ces journées ont donné l'occasion à plusieurs intervenants de lever le voile sur de nombreux tabous. On souligne l'intervention du Dr S. Daara, neuropsychiatre à l'hôpital Errazi de Annaba, sur le harcèlement sexuel d'ampleur et de conséquences graves sur la société.

Le quotidien d'Oran > 20/12/08 > Hocine Kedadria
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