Annaba. Les entreprises boudent les appels d'offres

Aménager la ville d'Annaba est devenue une impossibilité à gérer. C'est le cas de le dire, car sur les 36 projets destinés à l'amélioration des différents sites urbains, 25 d'entre eux sont restés infructueux. La direction de l'Urbanisme, qui avait lancé ses appels d'offres, s'est vue contrainte de gérer une situation qui n'appelle guère à l'évolution des choses.

Cette situation est le fait, nous a-t-on dit, de l'absence de soumissionnaires ou alors, il est question de prix excessifs, qui dépassent largement l'enveloppe destinée au projet. Des entrepreneurs contactés, certains d'entre eux nous ont carrément affiché leurs désapprobation quant à la gestion des cahiers des charges, qui exigent un apport en paperasse des plus compliqués. «J'ai passé plusieurs jours à traîner entre les administrations pour constituer le dossier, pour finalement me voir classé dans la colonne prix excessifs».

Les prix affichés par la DUC ne correspondent pas avec ceux pratiqués réellement», nous a fait savoir notre interlocuteur. Pour son collègue «la lourdeur administrative affichée n'encourage aucun enthousiasme. En effet, nous a-t-il dit, le seul dossier technique que doit présenter l'entreprise contient, à lui seul, 16 documents en plus des cartes grises et autres papiers liés aux engin dont il dispose, s'ajoute à cela, l'offre financière, qui, elle aussi, constitue une partie importante de l'offre. Un dossier qui décourage toute volonté de faire». Cette réplique est partagée par de nombreux intervenants, qui espèrent un allègement du dossier.

Un autre inconvénient bloquant est celui de la qualification qui n'est, désormais, plus à la portée de nombreuses entreprises». L'année passée, j'avais la qualification «3», je n'avais pas travaillé, j'ai vu mon entreprise chuter à la «2». Beaucoup d'autres sont dans ma situation, ce qui nous empêche de participer aux appels d'offres qui, techniquement, sont largement à notre portée». nous a dit cet entrepreneur, qui espère une révision de ces critères. Cependant, les quartiers d'Annaba demeurent à leur situation douloureuse.

Hocine Kedadria [LE QUOTIDIEN D'ORAN - 31-03-2009]