Annaba. Ferphos Groupe: Mebarki sera-t-il réhabilité ?

Le procureur de la République du tribunal d’Annaba a ordonné hier le classement partiel du dossier de Ferphos Group, apprend-on de source judiciaire.
Cette décision serait due au manque de preuves suffisantes contre l’ex-P-DG, Lakhdar Mebarki, et les cadres dirigeants du groupe Ferphos, sur lesquels pesaient de lourdes charges, notamment dilapidation de deniers publics, enrichissement personnel, abus d’autorité et mauvaise gestion. Par ailleurs, selon notre source, une commission ministérielle sera dépêchée par le ministère de l’Energie et des Mines durant la semaine en cours pour enquêter sur la véracité des rapports transmis par des syndicalistes et des cadres à la tutelle, faisant état de la dégradation de la situation du groupe après le départ de Lakhdar Mebarki.
Un état de fait qui révèle, selon ces rapports, un complot tissé à l’encontre du groupe et qui s’est répercuté sur la production du phosphate qui avait baissé de 20 % en trois mois.
A signaler que Ferphos Group produit quelque 2 millions de tonnes de phosphate par an.
La chute des exportations des produits phosphatés a déclassé le marché algérien à la 30e place sur le marché mondial, alors qu’il était classé 5e mondialement.
Selon certains cadres du groupe, cette chute libre de la production a été enregistrée depuis la nomination du nouveau P-DG.
Ces mêmes cadres ont affiché une inquiétude à l’égard d’une gestion qui pourrait compromettre non seulement la situation financière du groupe mais aussi l’avenir du mégaprojet de Bouchegouf, dans la wilaya de Guelma.
Pour rappel, ce dernier a été initié du temps de l’ex-P-DG, Lakhdar Mebarki.
Le mégaprojet de Bouchegouf consiste en la réalisation d’un complexe pour le traitement et la production du phosphate et ses dérivés. Le complexe sera implanté à la mechta Brahmia, ayant des limites avec les wilayas d’Annaba au nord et de Souk Ahras au sud, traversé par une ligne de chemin de fer électrifiée, Tébessa-Annaba. Ce qui permettra le transport du produit brut de Djebel Onk vers l’usine de traitement.
Outre la production de phosphate traité prêt à l’emploi dans notre pays ou à l’exportation, ce projet augmentera la production de phosphate de 5 millions de tonnes par an à l’horizon 2012, pour atteindre les 12 millions en 2015 et 20 millions en 2020. Une fois ces objectifs atteints, l’Algérie pourra redevenir 2e producteur et exportateur mondial de phosphate. Aujourd’hui, des syndicalistes et des cadres du groupe s’interrogent sur la pertinence de la stratégie du staff actuel et du rapport avec le projet, dont l’importance et l’impact économique seraient à même de placer le pays au premier rang des producteurs de minerai dans le monde.

Le Jeune Independant > 26/04/09 > Samir Benamara