Annaba. Immigration clandestine : Les harraga africains plus nombreux

Entrés sur le territoire national, les sans-papiers africains dépassent les 800 prétendants à la traversée vers le continent européen.
L’idée d’émigration clandestine d’Africains vers le continent européen continue de séduire les candidats qui n’hésitent devant rien pour réaliser leur rêve de fuir le chômage, la faim et les guerres, pour trouver refuge outre-mer. Annaba est devenue une étape principale dans leur aventure, sinon une plaque tournante de leurs rêves. Ainsi pour ces Africains, la «Coquette» est devenue l’ultime halte de préparation au grand départ. Elle est par ailleurs un point de chute pour ceux qui ratent leur passage vers l’autre rive de la Méditerranée pour se réorganiser, non seulement financièrement mais aussi physiquement. En somme, Annaba serait devenue pour ces candidats à la traversée de la mort un repli où se rejoignent tous les Africains harraga en difficulté, autrement dit ceux qui sont prêts à défier la férocité de la mer au péril de leur vie. Les chiffres de l’année 2008 font état de 452 Africains sans-papiers à avoir tenté la harga depuis les rives d’Annaba ; ce nombre à été donné lors d’un point de presse à la Sûreté de wilaya. Depuis, le nombre a doublé pour atteindre quelque 800 Africains, venus notamment du Mali et du Niger, parqués le long du littoral de la daïra d’El-Bouni, en l’occurrence Sidi Salem, Seybouse et Boukhmira, dans l’attente d’un départ. Arrêtés par les services de sécurité, puis relâchés ou expulsés pour les sans-papiers, ils ne désarment pas. Se cachant le jour, ils ne réapparaissent que de nuit. On les voit marcher par dizaine le long du littoral annabi, guettant de loin les navires en rade, à la recherche de passeurs.
Pour ces candidats à la mort, tous les moyens sont bons. Affamés et désargentés, ils sont prêts à tout faire pour gagner de l’argent. Ainsi, si une partie de ces harraga africains survit de l’argent qu’elle a économisé pour la traversée, certains se sont lancés dans le trafic des faux billets. Dans ce cas de figure, plusieurs affaires dans lesquelles des Africains entrés illégalement sur le territoire national sont incriminés, ou ont été soit interpellés lors d’un contrôle de routine par les éléments de la police dans les rues d’Annaba, notamment au niveau de la rue Ibn Khaldoun, soit sur informations parvenues au services de sécurité faisant part d’un douteux trafic dans une maison au centre de la localité de Hadjer Eddis, dans la commune de Sidi Amar. Toutefois, il convient de noter que malgré le déploiement de toutes les forces de la Gendarmerie nationale, des éléments de la police d’Annaba et des gardes-côtes, l’afflux de ces clandestins est toujours plus important au vu du nombre d’Africains qui circulent dans la ville d’Annaba. C’est pour dire que le phénomène persiste.

Le jeune indépendant > 07/05/09 > Samir Benamara