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Annaba. Un harrag irréductible

Publié le 27/02/2007

 «L’araignée des bateaux», un harrag irréductible

Encore une tentative soldée par un échec avant-hier au port de Annaba où l’infortuné Hamdi, qui habite la cité «1300 logts» à Dréan dans la wilaya d’El-Tarf, a été débusqué par des membres d’équipage du navire Tablat quelque temps avant d’appareiller vers le port de Marseille.

Il n’en est pas à sa première tentative et ne démord pas de recommencer. Partir, quitter le pays vers l’Europe est devenu une obsession pour lui. En ce sens, il nous confiera que même s’il lui restait une seule veine, un seul souffle, il rejoindra l’Europe. Tout le monde en sait quelque chose sur lui à Dréan ainsi que deux autres de ses compagnons, jeunes et presque du même âge qui l’ont, à plusieurs reprises, accompagné dans ses tentatives d’embarquer à bord d’un navire en instance de quitter le port d’Annaba qu’il connaît comme le fond de sa poche ainsi que le trafic maritime qui s’y effectue d’une manière générale.

La météo, le GPS et les noms de vents ou courants marins comme le mistral n’ont pas de secrets pour lui. En nous autorisant à raconter son histoire, il dira qu’El-Harga, il l’a commencée en 1999 et ses tentatives se chiffrent par dizaines.

Bien que l’accès au port d’Annaba est réputé difficile pour ne pas dire impossible pour ce genre d’escapade, Hamdi a fini par apprivoiser les lieux en opérant toujours de la même manière. Athlétique et pratiquant du sport à longueur d’année, c’est toujours par les amarres, de nuit, du quai ou de l’eau qu’il grimpe dans le navire par la grosse corde et c’est ce qui lui a valu le nom de «Ankabout» ou «araignée» de la part des dockers du port d’Annaba.

A bord, muni de son sac à dos dans lequel il range quelque repas froid et des dattes écrasées (Ghers), il s’attelle, sans perdre de temps, à dénicher un endroit discret pour ne pas être vu. De préférence, la salle des machines, une cabine quelque peu désaffectée ou carrément une chaloupe de sauvetage.

A deux reprises seulement, il a pu rejoindre les côtes européennes et à chaque fois arrêté pour être rapatrié à son point de départ.

La première fois, c’était il y a quatre ans, en Italie, où il fut arrêté dans le port de la Sardaigne presque à la sortie. «Ah ! Ce jour-là, c’est mon accent italien qui m’a trahi». En effet, expliquera Hamdi, «à la vue de policiers, j’ai commencé à bredouiller n’importe quoi en italien, ils (les policiers) ont vite compris que j’étais un intrus. Après l’enquête avec prise de photos, empreintes et le reste, ils m’ont renvoyé au pays».

«La seconde fois, il y a deux ans, dans un bateau croate transportant du bois, j’ai fait plusieurs pays baltiques comme la Slovénie et pendant le carénage du bateau en Croatie, je suis resté quatre jours. Puis, au moment où j’ai voulu quitter le navire, encore une fois, on m’a arrêté, sauf que le commandant de bord et son équipage, tout en prenant grand soin de moi avec douche, restauration et habits neufs, ont promis aux autorités portuaires de me ramener en Algérie». A la question de savoir pourquoi il ne fait pas comme les autres harraga, il nous répondra «jamais».
Le quotidien d'Oran > 27/02/07 > A. Ouelaa

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