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Annaba. Une troisième embarcation de 28 migrants interceptée

Publié le 09/08/2009

56 harraga devant le procureur.

La course-poursuite engagée par les éléments du Groupement territorial des garde-côtes (GTGC) de Annaba contre la 3e embarcation, qui a réussi à prendre la fuite, avant-hier, a finalement permis de mettre fin à leur rêve.

Il était 20h55. Transportant 28 jeunes infortunés dont un mineur de 15 ans, elle était en panne de moteur à plus de 74 miles marins au nord du cap Rosa, de la commune d’El Kala, wilaya d’El Tarf. Ce qui a donné lieu à une opération de sauvetage assurée par les unités semi-rigide n° 366 et 336 du GTGC. Ce n’est qu’à 3h du matin hier que ces deux dernières avaient atteint le quai du port de Annaba. « Ils n’ont pas affiché de résistance lorsque nos unités les ont interceptés. D’autant que le moteur de leur embarcation artisanale, d’une longueur de 7 m, est tombée en panne. Nous les avons récupérés et ramenés à bon port », explique Abdelaziz Zaïdi, chef de la station maritime principale des gardes-côtes de Annaba. Agés entre 15 et 41 ans, les 28 immigrants clandestins, dont 19 sont originaires de Annaba, 5 d’Alger et 4 de Constantine, ont rejoint les 27 victimes de la première expédition pour partager avec eux l’espace étroit qu’offrent les geôles des garde-côtes avant d’être présentés au procureur près le tribunal de Annaba. Probablement, ils ont été auditionnés par les éléments du GTGC de Annaba, où les candidats à l’immigration clandestine ont déclaré avoir payé leur passeur, un certain Jalil habitant la plage Refès Zahouane (ex- Toche), entre 15 000 et 80 000 DA pour décrocher le « visa sarde ».

Hier, le tribunal de Annaba était assiégé par les 56 harraga présentés au procureur et leurs familles respectives venues des différentes cités de Annaba et de Guelma s’inquiéter du sort réservé à leurs enfants. Ils étaient là jusqu’à la fin de l’après-midi à attendre la décision du magistrat instructeur. D’autant plus que ce dernier a exigé la vérification approfondie d’identité. Un contrôle confirmé et signé par le service d’état civil de la commune de naissance. « C’est suite à la demande du procureur général de Annaba que cette mesure a été appliquée. La vérification de l’identité des harraga doit être faite en collaboration entre nos éléments et l’officier de l’état civil de la commune de naissance », confirmera M. Zaïdi que nous avons contacté. Elle est venue pour, selon toujours la même source, juguler toute tentative de fausse déclaration d’identité. Ce premier responsable de la station maritime principale est revenu sur l’événement en précisant : « Mes éléments n’ont pas utilisé de la force contre les harraga encore moins percuté délibérément leur embarcation. Au contraire, nous les avons récupérés tous en les prenant bien en charge. Malheureusement il y a eu un décès que nous déplorons. » Au service des urgences de l’hôpital Ibn Rochd, les 18 blessés sont toujours pris en charge, mais l’un d’eux a réussi à prendre la fuite de crainte d’être inquiété par la justice, il s’agit de Heddir Abdelmadjid. Il a apporté à la presse un témoignage. Selon lui, il n’y a pas qu’un seul mort dans cette malheureuse expédition. Ce jeune de 23 ans, qui est venu à Annaba depuis Aïn M’lila (Oum El Bouaghi) pour tenter l’aventure européenne, se dit prêt à témoigner devant les instances judiciaires que son ami Islam Zéhioua est bel bien décédé. Peiné par ses blessures, il déclare : « Agé de 22 ans, mon ami a été atteint profondément à la tête et à la poitrine. Originaire de Aïn Bénian et étudiant en droit à la faculté de Ben Aknoun, il a succombé à ses blessures après le choc généré par la collision entre les deux engins nautiques. D’ailleurs, c’est moi qui lui ai fermé les yeux en présence de son cousin également dans notre expédition. » Nos maintes tentatives de confirmer cette grave information auprès de la morgue de l’hôpital Ibn Rochd ont été vaines. « Nous avons reçu des instructions que personne ne doit accéder au service de la morgue », nous a signifié le préposé en faction à l’accueil du service de la morgue.

M. F. Gaïdi [EL WATAN - 09-08-2009]
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