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Annaba. CHU : Des actes médicaux de haut niveau, malgré la forte pression

Publié le 30/08/2009

Reportage:   Décriées, mises au banc des accusés, sous pression à longueur d’année, les cinq principales structures relevant du centre hospitalier universitaire (CHU) d’Annaba datent d’avant-l’indépendance du pays. Elles ont été conçues à l’époque pour une population ne dépassant pas les 100 000 âmes.
Aujourd’hui, selon le professeur Abderrahmane Saïdia, premier responsable du CHU d’Annada, ces structures font face à une demande en soins d’une population estimée à environ quatre millions de personnes. Cette situation fait que ces structures sont assiégées quotidiennement par un nombre impressionnant de malades évacués par les structures sanitaires des wilayas limitrophes. Des malades qui dans la plupart des cas ne nécessitent pas un traitement adéquat ou une prise en charge spécialisée. De l’avis même des médecins traitants, ces malades auraient pu être soignés sur place et éviter ainsi la pression sur le CHU d’Annaba, qui atteint son paroxysme durant la saison estivale. Cette année a battu tous les records ! Qu’on en juge : plus de 8 000 accouchements durant le premier trimestre 2009, dont 1 300 pour le seul mois de juin, au sein du service de maternité dont les capacités d’accueil sont conçues pour en recevoir le tiers. La moitié des parturientes admises dans ce service sont originaires des wilayas de Guelma, Souk-Ahras, El- Tarf, Skikda, Tébessa et même d’autres wilayas. Mais le plus étonnant reste les évacuations pour accouchement vers ce service saturé par l’hôpital de la mère et de l’enfant, situé à la périphérie de Annaba, alors que ce dernier est un établissement hospitalier spécialisé. Accompagnées en général par une dizaine de parents, les parturientes sont évacuées sur cette maternité, située à l’intérieur de l’hôpital Ibn-Rochd, alors que leur cas ne constitue pas une urgence. Leur accouchement est des plus normaux et pouvait se faire dans les établissements hospitaliers de leur wilaya d’origine, selon le médecin-chef de ce service. Une situation que nous avons constatée lors de notre passage dans le service des urgences chirurgicales qui reçoit près de la moitié des évacuations, — un nombre impressionnant, saison oblige —, qualifiées d’abusives, de malades des wilayas surnommées. Il s’agit de personnes blessées dans des accidents de la circulation et/ou domestiques ou ayant fait l’objet d’agression à l’arme blanche. Les bagarres à l’arme blanche sont monnaie courante dans les quartiers chauds de la ville d’Annaba et sa périphérie, notamment Sidi-Salem, Boukhadra, et les bidonvilles de la ceinture de misère qui enserre la Coquette de jadis. Souvent, les protagonistes de ces batailles rangées poursuivent leur combat au sein même du service des urgences, saccageant tout sur leur passage et créant un climat de peur et de tension. Une moyenne de 500 consultations par jour et 400 examens radiologiques sont effectués dans ce service où les conditions de travail laissent à désirer. Selon les responsables du service, impatience, insultes, suivies parfois d’agressions physiques sont le lot quotidien des praticiens et des paramédicaux. La dernière agression, rapportée par la presse locale, a été commise par les parents d’une malade sur un résident au service des urgences, débordé par le nombre de patients. Les parents d’un malade ont assené des coups de poing au médecin, lui cassant ses lunettes et lui causant des blessures graves au visage. Certains malades se substituent carrément au médecin, exigeant des examens radiologiques ou autres analyses. D’autres vont jusqu'à dicter au praticien le traitement qu’il juge «nécessaire à leur guérison» ! Un homme âgé que nous avons rencontré aux urgences venait d’une localité de la wilaya de Tébessa. Ressentant des douleurs abdominales, il saute dans le premier taxi, direction Annaba. Arrivé vers les coups de 16 heures, notre malade se dirige vers le service de consultations en externe de gastrologie entérologie. Le médecin d’astreinte venait de terminer son service. Le malade sera pris en charge par le médecin des urgences, alors qu’il aurait pu être soigné à Tébessa. Pour ce bobo, il a parcouru près de 500 km en allerretour et dépensé une petite fortune pour le taxi. Destinée aux examens pointus en cardiologie, une salle de cathétérisme, équipée d’un matériel ultra-moderne, est venue renforcer le service du professeur Aït-Athmane, à l’hôpital Ibn-Sina, évitant ainsi aux malades les longs et coûteux déplacements sur Constantine ou Alger. Le service d’endocrinologie diabétologie reçoit les malades des wilayas avoisinantes. Avec sa cinquantaine de lits répartis à égalité entre hommes et femmes, ce service très exigu a dû mal à répondre à la forte demande des malades. Ces derniers sont évacués, avec une glycémie déséquilibrée, souffrant, souvent, de graves complications, dues à des négligences de leur part et/ou à une mauvaise prise en charge dans leurs wilayas respectives. L’équipe médicale et paramédicale de ce service ne ménage aucun effort pour venir en aide aux malades, leur évitant ainsi la fatidique solution qu’est l’amputation.
Cette pression dans la demande de soins a obligé l’administration du CHU à réduire plusieurs congés de praticiens et de paramédicaux. «Les congés du personnel médical dans les trois quarts de nos services médicaux, notamment ceux engagés dans la surveillance, la prévention et la prise en charge de la grippe porcine, ont été réduits. Ce que nous demandons aux citoyens, c’est le respect de la tranquillité et du calme nécessaires à la guérison des malades qui nous font confiance. Ainsi, ils permettront à nos équipes soignantes d’être plus performantes», tient à souligner le professeur A. Saïdia, directeur général du CHU d’Annaba. Et d’ajouter qu’en dépit de la forte pression vécue quotidiennement, le personnel soignant ne pourra jamais refuser une prise en charge d’un cas d’urgence, quel que soit la wilaya ou le pays d’origine du malade. Les agents de sécurité et les femmes chargées de l’entretien appréhendent particulièrement les visites quotidiennes aux malades, en raison des comportements violents de certains visiteurs et du volume impressionnant de détritus laissés sur place par ces derniers. En attente de l’heure de la visite, une foule nombreuse se masse devant l’entrée des hôpitaux et autres cliniques relevant du CHU. Deux mille, trois mille, voire plus, de personnes sont là à attendre l’ouverture du portail par les agents de sécurité, les nerfs à fleur de peau, l’insulte au bout des lèvres. Pour un malade, ils sont 10, 15 voire 20 visiteurs, avec un record, nous révèlet- on, de 56 visiteurs en un seul jour et pour un seul malade ! «Plus de 20 000 personnes sont reçues quotidiennement dans nos cinq structures de santé, entre celles qui viennent pour des visites aux malades alités et celles qui se dirigent, accompagnées dans la majorité des cas par plusieurs personnes, vers les services de soins en externe», nous fait remarquer le professeur Abderrahmane Saïdia, pour qui la réduction, voire la suppression, des transferts de malades pour soins à l’étranger est une préoccupation majeure. Dans ce cadre et depuis le début de l’année 2008, de nombreux services ont totalement mis fin aux transferts à l’étranger de malades qui ont, cependant, été pris en charge avec succès au sein même de ces services, selon notre interlocuteur. Chiffres à l’appui, le bilan des soins à haut niveau pratiqués dans les services du CHU d’Annaba démontrent, à l’évidence, le degré de perfectionnement et de compétence des praticiens algériens pour la prise en charge de plusieurs pathologies nécessitant auparavant le transfert des malades vers les hôpitaux étrangers avec des dépenses lourdes pour le Trésor public. Même si, parfois, ces praticiens sont assistés, dans le cadre de la coopération entre CHU, de professeurs étrangers de renommée mondiale dans leur domaine. Ces prises en charge localement et pour des soins à haut niveau ont été le fait, entre autres, des services d’ORL, d’ophtalmologie, des grands brûlés, d’hématologie, de chirurgie générale, d’orthopédie traumatologie et de chirurgie lourde. Elles ont concerné le traitement des pathologies suivantes : surdité et implants cochléaires, cancer du larynx, sténoses laryngées et trachéales, chirurgie des parathyroïdes chez l’insuffisant rénal chronique, cécité et greffe de cornée, brûlures sévères et graves, cancer du sang, chimiothérapie : oncologie médicale, cancer du foie, avec un projet de greffe hépatique, et scoliose. Douze patients souffrant de cette dernière pathologie, dont huit enfants, sont actuellement hospitalisés au service de chirurgie lourde. Leur traitement requiert plusieurs mois, voire plusieurs années, selon les médecins traitants.

388 actes chirurgicaux pour 2009
Les cancers cutanés occupent la deuxième place dans l’activité carcinologique du service oto-rhino-laryngologie et chirurgie de la face et du cou du CHU. L’exposition au soleil est l’une des causes de ce genre de cancer, nous explique le professeur A. Saïdia, médecin chef de ce service et également directeur général du CHU. Durant l’année 2008, 138 cas de cancer dont 45 du larynx et 28 autres du visage ont été pris en charge au service ORL. L’activité chirurgicale pour les sept premiers mois de l’année 2009 dans ce service a atteint 388 actes dont 92 pour traiter des cancers. Ces malades étaient avant janvier 2008 transférés à l’étranger pour soins

Augmentation des cas de cancer
1 055 cancers ont été observés durant la période allant du 1er janvier au 31 juillet 2009 par le laboratoire central d’anatomie pathologique du CHU, dont 28 cas de pathologie tumorale hépatobiliaire. Une sensible augmentation de cancers, comparativement avec la même période de l’année passée, est relevée par le professeur A. Lankar, médecin chef de ce service.

2 208 cancéreux
Le nombre de malades atteints de cancer sous chimiothérapie est de 2 208 en hospitalisation conventionnelle et hôpital du jour et 924 autres en consultation-ambulatoire, pour les sept premiers mois de l’année 2009. Pour la même période de l’année 2008, ce nombre était de 1 750 malades pour les premiers et 784 pour les seconds, soit une augmentation de respectivement 458 et 140 malades. Relevant la constante augmentation du nombre de cancéreux, le professeur F. Griffi, médecin chef du service d’hématologie du CHU, estime que cette situation nécessite des moyens humains et matériels plus importants dans une structure mieux adaptée.

Hépatite C, une pathologie en évolution
Au premier semestre de l’année 2009, 65 malades atteints d’hépatites B et C ont été pris en charge dans les services de gastrologie, de médecine interne et de maladies infectieuses du CHU. Cette pathologie est en évolution en Algérie et sa prise en charge médicale est estimée entre 2 et 3 millions de dinars pour chaque malade, a-t-on appris de la responsable de la pharmacie principale du CHU d’Annaba. Le traitement de ces 65 malades a coûté à cette pharmacie quelque 3,3 milliards de centimes. Pour l’année 2008, les malades traités étaient au nombre de 73, ce qui a nécessité des dépenses de l’ordre 5,7 milliards de centimes. Le coût des médicaments anticancéreux pour l’année 2008 est plus de 33 milliards de centimes et de quelque 27 milliards de centimes pour le premier semestre 2009. Pour les maladies orphelines, dont la sclérose en plaques, l’hémophilie et la maladie du gaucher, les dépenses pour le premier semestre 2009 ont atteint près de 16 milliards de centimes. Elles étaient de près de 30 milliards de centimes pour l’année 2008.


Le soir d'Algerie > 30/08/09 > A. Bouacha.

 

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Les Commentaires

A lire cet article on croit que Annaba possède 5 hopitaux:l'hopital Necker,la Timone,la Pitié-Salpétrière,le Val de Grace,et l'hopital Clamart.Pourvu que ça dure,car à voir comment sont accueillis les malades,la qualité de l'accueil,l'hygiène qui règne on a du mal à croire à cette subite transformation qui s'est emparée de nos 5 hopitaux,et cet article sur les hopitaux de Annaba tellement qu'il est beau et flatteur nous enchante et nous incite à fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
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