Annaba. La tuerie de Sidi Salem, La localité essaye de s’en remettre

Au lendemain des obsèques des victimes de la tuerie de Sidi-Salem, provoquée par un policier, ayant fait deux morts et une blessée grave, la vie dans cette localité a repris son cours et les gens vaquent à leurs occupations quotidiennes.

L’enterrement des deux victimes s’est déroulé au cimetière de la ville en présence des autorités locales et d’une foule nombreuse. Les gens de Sidi Salem essayent d’oublier le cauchemar qu'ils avaient vécu ce vendredi vers les coups de 18h00, soit trois quarts d'heure avant la rupture du jeûne, quand un véritable drame a éclaté dans cette cité populeuse de la commune d’El Bouni, à quelque 4 km à l’est du chef-lieu de wilaya Annaba.

Les événements se sont précipités et en quelques minutes, l’irréparable a été commis. En effet, un policier, répondant aux initiales L. M., 35 ans, en service à la Sûreté urbaine extra-muros de la commune de Chbaïta-Mokhtar, wilaya d’El-Tarf, située à une quinzaine de kilomètres de sa résidence à Sidi-Salem, a sorti son arme de poing et commença à tirer sur ses voisins. Sur place, il tua le père, B. Z., 46 ans, son beau-frère, A. O., 22 ans et blessa gravement l’épouse, née A. R., 43 ans. Selon des témoins oculaires habitant cette cité, la tuerie fait suite à une altercation entre le meurtrier et ses voisins dans le même bâtiment pour une histoire d’eau. D’après les voisins, les deux familles ne se supportaient pas à cause de problèmes futiles et insignifiants. Le policier, menacé à l’aide d’armes blanches par ses voisins, hors de lui, a fait usage de son arme pour se défendre, selon les mêmes sources. Après son forfait, l’agent de police se dirigeant vers le siège de la Sûreté urbaine extra-muros de Sidi-Salem pour se constituer prisonnier, a rencontré en cours de route une patrouille motorisée de cette sûreté, a qui il a raconté ce qui venait de se produire, indique un communiqué de la Sûreté de wilaya de Annaba. Il a été immédiatement désarmé et mis aux arrêts et le procureur de la République territorialement compétent en a été informé, ajoute le document qui fait état de l’ouverture d’une enquête approfondie dans cette malheureuse affaire. Les corps des deux victimes ont été acheminés vers la morgue de l’hôpital Ibn-Rochd, alors que l’épouse blessée gravement à l’épaule a été prise en charge et opérée par l’équipe de chirurgiens, dès son arrivée aux urgences du même établissement hospitalier. «Elle s’est réveillée et ses jours ne sont plus en danger», nous a affirmé le professeur Abderrahmane Saïdia, directeur général du CHU de Annaba, contacté à ce sujet. Ces meurtres ont provoqué la colère des habitants de cette localité et un mécontentement était perceptible à travers les rues de Sidi-Salem.

Juste après ce tragique événement, et de crainte de voir les choses prendre une mauvaise tournure, des forces de police, renforcées par de nombreux gendarmes, ont pris position à l’intérieur de la localité pour empêcher tout débordement. Ce n’est qu’après l’intervention des sages de la localité que le pire a été évité. Suite à cet assassinat, le troisième de ce genre depuis le début de l’année en cours, et dans un esprit d’apaisement, le ministre de l'Intérieur, Noureddine- Yazid-Zerhouni, le wali de Annaba Mohamed Ghazi et le chef de la Sûreté de wilaya ont adressé aux familles des deux victimes des messages de condoléances et de compassion dont les copies ont été transmises au bureau du Soir d’Algérie.

A.Bouacha [LE SOIR - 14-09-09]