Arcelormittal Annaba. Le plan social maintenu, mais applicable après 2010

Actuellement, il n’y a pas de plan social à ArcelorMittal Annaba. S’il y en avait un, les instances représentatives telles que le syndicat et le comité de participation, c’est-à-dire le partenaire social, devraient être les premiers à être consultés. »

Telle est la réponse de Vincent Legouic, président-directeur général du complexe sidérurgique ArcelorMittal de Annaba, hier lors d’un point de presse tenu au siège de la DG, à l’adresse du partenaire social de l’entreprise, au lendemain de sa violente réaction à l’information faisant état d’un plan social visant le départ de 1500 travailleurs. En revanche, a précisé le premier responsable du complexe, « il est bien évident que la direction générale et l’encadrement du complexe ont le devoir, plus qu’un droit crucial, essentiel et primaire, de préparer le mieux possible l’avenir de leur usine ». Une annonce qui confirme on ne peut mieux l’option de dégraissement qui ne sera certes pas appliquée actuellement, mais inévitablement retenue pour l’avenir, à l’effet de procéder à une restructuration de l’effectif de l’usine pour améliorer la productivité et la compétitivité du complexe. Pour étayer sa vision, le dirigeant français explique : « Bien que nous ne soyons pas encore fixés sur les modalités, l’approche la plus favorable, et je ne l’ai jamais caché, est le départ volontaire avec des aides au départ à la retraite ou au départ volontaire, c’est selon. » Et d’ajouter : « Comment peut-on constater qu’une entreprise comme la nôtre dispose de près de 50% d’effectif affecté à l’administratif ou le commercial ? C’est un ratio que personne n’a atteint ; un record. Comment peut-on faire pour alléger cette pesanteur bureaucratique qui pèse lourd sur le fonctionnement de l’usine à longueur d’année ?

La solution est de procéder à cette option. Cela nous permettra d’atteindre un niveau de production de 290 tonnes d’acier par travailleur/an en 2010. » Bien que dominante, la question du plan social n’a pas empêché le PDG du complexe d’aborder les perspectives de son entreprise en termes de production : « Actuellement, nous nous sommes penchés sur une étude à l’effet d’établir un plan de production fixé pour l’an 2014. Un plan qui sera mis à exécution après la réfection des hauts fourneaux prévue pour 2013, qui nous coûtera 100 millions d’euros nécessitera un arrêt de production de 3 mois. Ce qui est lourd en dépenses. Cela ne se fera pas, néanmoins, sans la consultation préalable du partenaire social. » A une question relative à une éventuelle réaction négative du partenaire social vis-à-vis d’un plan social, Vincent Legouic s’est dit « confiant de la maturité et de la conscience du syndicat et du comité de participation » lorsqu’il s’agit de l’avenir de leur usine. « Je rejoins l’avis de Messaoud Chettih, le dernier directeur général du complexe du temps de Sider, lorsqu’il a affirmé à El Watan que nous sommes exposés à un problème de compétitivité. Nous devons dépasser le niveau actuel. Si nos concurrents continuent à nous devancer dans ce domaine, nous n’avons pas une raison de continuer. Les chiffres que ce cadre dirigeant avait avancés sont corrects. Donc cela ne devrait pas durer éternellement », a conclu le patron d’ArcelorMittal Algérie.

M.F.Gaïdi [EL WATAN - 25-09-09]