Annaba. Découverte d’un dépôt clandestin de médicaments

C’est un véritable dépôt de produits pharmaceutiques, digne des pharmaciens d'hôpitaux, qu’ont découvert samedi les enquêteurs de la police judiciaire de Annaba, suite à l’arrestation, vendredi, d’un ressortissant tunisien, tenant un commerce de restauration dans cette ville, et qui transportait au moment de son arrestation une quantité de médicaments.

Il y avait dans ce dépôt d’importantes quantités de médicaments introduites frauduleusement en Algérie, dont de l’insuline, des psychotropes et autres. Le Tunisien, marié à une Algérienne diplômée en pharmacie, mais sans avoir d’officine pour l’exercice de sa profession, a été arrêté alors qu’il était au volant de sa voiture, au niveau du barrage fixe de la RN44, non loin du rond-point de Sidi Brahim, à l’entrée ouest de la ville de Annaba. Procédant à une fouille systématique, les policiers sont tombés sur plusieurs cartons dissimulés dans la malle du véhicule. Le mis en cause a été conduit d’abord au commissariat central pour y être interrogé sur l’origine et la destination de cette quantité de médicaments.

Il aurait déclaré que les médicaments trouvés dans son véhicule étaient destinés à son épouse. Poursuivant leurs investigations, les enquêteurs de la PJ de Annaba ont procédé à la perquisition du domicile du couple situé à la plaine Ouest de la ville, où ils sont tombés sur le dépôt clandestin. L’enquête, qui n’est qu’à son début, permettra l’interpellation d’autres personnes en relation directe avec ce trafic de produits aussi sensibles que les médicaments dont l’origine de beaucoup d’entre eux est plus que douteuse. Certains pharmaciens, tenant depuis de longues années des officines connues à Annaba, s’interrogent sur la facilité que trouvent certains trafiquants à introduire des médicaments en grand nombre, profitant de l’indisponibilité actuelle de certains produits pharmaceutiques tels les vaccins de la grippe saisonnière et autres médicaments indispensables aux malades chroniques.

Stigmatisant la permissivité des contrôles aux frontières auxquels échappe ce genre de trafic, ils pointent du doigt ceux qui ont la charge de veiller sur nos frontières, afin de juguler toute atteinte à l’économie nationale, d’autant que certains des produits introduits illégalement, à l’exemple des médicaments, représentent un danger certain pour la santé publique.

A. Bouacha [LE SOIR - 08-11-09]