Annaba. L’affaire Fellah bientôt devant le tribunal criminel

L’affaire Fellah Hacène, un des grands magnats de la ferraille en Algérie, sera, selon des sources judiciaires, inscrite au rôle de la prochaine session du tribunal criminel de Annaba.

L’inculpé comparaîtra en compagnie de Djamal Bara, le directeur de l’unité Fersid, pour répondre des griefs retenus contre eux, à savoir fraude fiscale, faux et usage de faux sur des documents à caractère commercial, corruption et complicité de détournement de deniers privés d’ArcelorMittal El Hadjar. Pour rappel, il a fallu plus de 9 mois d’instruction au tribunal d’El Hadjar pour que l’écheveau de cette grande affaire soit un tant soit peu démêlé. Ainsi, arrêté le 1er mai 2009 par les éléments du Centre territorial de recherche et d’investigation (CTRI), le richissime homme d’affaires, alors vice-président de l’APW (RND), avait été auditionné durant plus de 20 heures avant que le magistrat instructeur de la troisième chambre ne l’inculpe pour un lourd dossier de malversations dont le montant global tournerait autour de 700 milliards de centimes.

Evasion fiscale et transactions douteuses entre autres, qui avaient poussé la direction des impôts de se constituer partie civile. Pour préserver ses droits, la direction d’ArcelorMittal s’était, selon son responsable juridique, également constitué partie civile. Plusieurs personnalités ont été citées par le mis en cause dans cette affaire. Fellah Hacène aurait même évoqué le nom d’un haut cadre du ministère de la Justice qui réside à Skikda. Par ailleurs, dans le lot des accusés en fuite émerge, outre des employés de sécurité, un jeune entrepreneur spécialisé dans la récupération de la ferraille. Il n’est autre que le fils d’un ex-responsable de la sécurité du complexe du temps de Sider. Ce dernier avait même été poursuivi dans une affaire de détournement, emprisonné et blanchi 4 ans après. C’est dire que tout est lié à la récupération de la ferraille et converge vers le complexe d’ArcelorMittal, devenu par la force des affaires une vache à traire.

M. F. Gaïdi [EL WATAN - 07-02-2010]