C’était hier, vers les coups de 11h30, que la dépouille du jeune K. Karim a été déposée dans un cercueil sur les lieux où il s’était immolé par le feu mercredi passé, à quelques mètres du siège de la wilaya, à Annaba. Décédée des suites de ses blessures, la victime a laissé derrière elle une veuve et un orphelin.
C’est en peinture rouge que son frère a inscrit «victime de la hogra». Son père, ne contenant pas sa douleur, debout près du cercueil de son fils, criait à tue-tête, que personne ne s’est rendu au chevet de son fils une fois transporté à l’hôpital. «Aucune autorité locale n’a daigné nous rendre visite. Mon fils est parti de la manière la plus douloureuse», a lancé le père de la victime à la foule de personnes qui s’est constituée autour du cercueil. Des dizaines de voitures avaient bloqué toute circulation. Des jeunes, prenant pour exemple le défunt, ont crié leur ras-le-bol. «On ne sait plus où aller. Nos frères quittent le pays par centaines bravant tous les risques. Nous n’avons pas d’emploi, pas d’avenir et aujourd’hui on assiste à une mort atroce provoquée par le mépris de l’administration envers la jeunesse», s’est écrié un citoyen laissant libre cours à sa colère.
Quelque temps après, le cercueil a été remis dans le fourgon qui le transportait pour se diriger vers le cimetière.
Le quotidien d'Oran > 11/03/07 > Hocine Kedadria
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