Annaba. Lutte contre l'informel : La nécessité de construire des marchés

L’engagement des pouvoirs publics dans l’éradication de l’économie informelle remet sur le tapis la revendication d’un espace approprié pour accueillir les vendeurs illicites.

La reconversion de l’armée de chômeurs qui s’est investie dans ce créneau après le licenciement massif opéré par les grandes entreprises pourvoyeuses d’emploi et la dissolution des EPL, en applications des conditionnalités du FMI du temps du gouvernement Ouyahia, est d’autant plus problématique que les structures font cruellement défaut. C’est ce qui explique le regain de contestation ces derniers jours et les tentatives de beaucoup de jeunes de se réinstaller notamment au centre-ville comme cela été le cas a proximité d’El Hattab et dans différents autres endroits. L’activité des services en charge de la lutte contre le commerce informel ne sera certainement pas de tout repos en attendant que la ville soit dotée de nouveaux marchés couverts et de proximité qui puissent répondre aux besoins de plus en plus grandissants.

Sur ce chapitre précis, l’espoir reste de mise à considérer l’annonce dernièrement par les responsables de l’UGCAA d’un projet de marché couvert à même de contribuer à la résorption du chômage des jeunes et d’intégrer les marchands ambulants des fruits et légumes dans les circuits légaux. On croit savoir que quelque 30 millions de dinars seront mobilisés pour la construction de cette structure qui sera implantée dans le chef-lieu de commune, plus précisément dans le quartier populaire de Oud Edheb. Les marchands illicites préalablement recensés pourront y activer normalement à l’aboutissement du projet. C’est dans le même élan que d’autres structures destinées à «régulariser» les squatteurs d’espaces publics seront également construites et viendront à point participer à l’effort d’endiguement du phénomène et permettre d’éviter que ceux-là ne réinvestissent de nouveau les rues et les trottoirs. Des actions d’aménagement du MIN (marché d’intérêt national) situé dans la commune d’El Bouni seront de même entreprises.

Actuellement ce marché est dans un état de délabrement avancé. Le marché de gros est dépourvu de toutes les normes requises notamment en matière d’hygiène et de sécurité. Annaba, qui n’échappe pas au phénomène, à l’instar d’ailleurs des autres villes et villages du pays, est complètement dépourvue de marchés de proximité à même de répondre à ses besoins. Le marché couvert du centre-ville et celui populaire dit El Hattab sont dans un état de dégradation avancé et s’avèrent exigus par rapport aux besoins de la ville qui a pris de l’envergure à la faveur de la montée de grandes cités d’habitations dépourvues, elles aussi, d’infrastructures d’accompagnement notamment celles relevant du secteur du commerce.

A. S. [EL WATAN - 13-01-2013]