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Annaba. Systéme LMD : Les étudiants en colère

Publié le 02/02/2013
« Ils ne veulent pas nous passer en Master malgré nos bons résultats, ils ne veulent pas ouvrir de classes de master alors que nous avons un encadreur, ils passent les étudiants par piston, ils compromettent notre avenir !» autant de griefs soulevés régulièrement chaque année par les nouveaux licenciés qui contrairement à leurs espérances, ne passeront pas en classe de Master. Grèves, rassemblements devant le rectorat ou les départements, rien n’y fait, et c’est la mort dans l’âme que la majorité va rejoindre les rangs très importants des chômeurs. «Ils», c’est l’administration de l’université, les chefs de départements, les enseignants «qui ne daignent pas répondre aux questions». Et c’est là que nous sommes allés hier chercher des réponses aux nombreux questionnements des étudiants qui ne comprennent pas pourquoi ils sont ainsi «lâchés» en plein cursus universitaire alors qu’ils comptaient, du moins pour beaucoup, aller jusqu’au doctorat comme le leur promettait le dispositif LMD.  Pour le Pr. Mohamed Manaa, vice-recteur chargé de la graduation, de la formation continue et des diplômes à l’université, «au début de la réforme, il y avait un certain encouragement, et les deux premières promotions sont toutes passées en master sans problème. Mais tout de suite, avec des effectifs de près de 400 élèves par an, s’est posé le problème de l’encadrement, car il est impossible pour les enseignants d’encadrer tous les étudiants, et le système a dû se tourner vers la sélection». L’ouverture d’un master est un projet qui est établi par un groupe d’enseignants, c’est une question déterminée au départ par rapport à l’encadrement, et qui passe par des experts au niveau de Constantine, avant l’accord de la commission d’évaluation du ministère, qui l’établit par arrêté. Pour donner plus de chances aux licenciés de s’intégrer dans le milieu professionnel, le Pr. Manaa devait affirmer : «Nous sommes en train de revoir le programme des licences pour aller vers un diplôme de connaissances générales, embrassant une large panoplie de formations» afin que le nouveau venu sur le marché du travail puisse s’adapter plus facilement aux exigences professionnelles qui lui seront imposées. Autre constatation, 90,99% sont actuellement des masters académiques, aboutissant sur le doctorat, avec peu de chance pour les nouveaux diplômés, de décrocher un poste d’emploi valorisant et permanent.
Notre interlocuteur devait souligner un autre écueil de poids qui attend les lauréats du master professionnel, le fait que le secteur socio-économique ne répond pas du tout aux attentes de l’université en matière de débouchés professionnels, et cela, malgré plusieurs contacts établis par l’université avec la CCI ou certaines grandes entreprises, visant la formation spécifique en amont, et par secteur défini selon les besoins de ces dernières. «Mais là aussi, nos efforts n’ont apporté que des résultats très mitigés. Pourtant aujourd’hui, nous pouvons nous targuer du fait que l’université Badji Mokhtar possède des potentialités très importantes en termes de qualité, avec pas moins de 2.398 chercheurs et 87 labos, qui ne demandent qu’à se mettre à la disposition d’Annaba. Nous pouvons par exemple, aider l’APC dans la gestion de la ville et dans tous les domaines, mais on ne fait que très rarement appel à nous». De son côté le Pr. Abdelkrim Kadi, recteur de l’université devait parler du peu d’engouement pour le mouvement associatif au niveau de l’université, des limites des représentants des étudiants, accusés de léthargie. Il ira même plus loin en affirmant : «Nous voulons des étudiants plus agressifs lorsqu’ils constatent des anormalités dans le déroulement de leurs cours, je n’hésiterai pas à rappeler à l’ordre l’enseignant, et tout ceux qui se mettent en travers de la bonne marche de l’université. Nous sommes en train de remettre de l’ordre dans différents domaines». Et de révéler : «Il y a des enseignants qui se sont absentés pendant deux ans, tout en percevant leurs salaires et leurs primes», avant d’affirmer qu’il y avait aussi, dans le chapelet des anomalies dont les étudiants font les frais, « cas de complicité entre l’étudiant et l’enseignant», ce qui suppose, entre autres des traitements de faveur difficilement supportés pendant les cours. Pour ce qui est de l’écoute, le Pr Kadi devait affirmer: «Le vice- recteur reçoit quotidiennement les étudiants, et les doléances doivent suivre le chemin hiérarchique normal. En dernier recours, je n’hésite pas à intervenir, s’agissant de trancher dans des cas bien déterminés. Il nous est arrivé de donner satisfaction à plusieurs étudiants dont les droits avaient été spoliés, après enquête».
L'Est Républicain- 02-02-2013 - Farida H.
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