Annaba. Mainmise des malfaiteurs sur le port

Rien ne va plus du côté du terminal à containers du port marchand d’Annaba où une bande de malfaiteurs, sévit sur les lieux. Devant une situation désastreuse imposée par une nouvelle catégorie de dockers, les douaniers, au même titre que les transitaires déclarants et les importateurs, ne savent plus à quel saint se vouer. Des manutentionnaires, principalement originaires de la vieille ville (place d’Armes) et du quartier Seybouse (ex Joannonville), occupent les lieux du matin au soir et imposent la loi de la jungle au su et au vu de tout le monde.
Sur cette partie du port, qui ressemble plutôt à une annexe du dépotoir de la cité de Sidi Salem, des containers visités et vidés au grand jour et des douaniers et transitaires, semblent-ils, quotidiennement menacés. « Nous sommes en présence d’un véritable coupe-gorge et on ne peut parler de salubrité, ni de conditions acceptables de travail, aggravées par l’absence d’une prise en charge sécuritaire  », tiennent à dénoncer des déclarants de douanes et importateurs. Si l’on se réfère à leur témoignage, le terminal à conteneurs, n’est rien moins qu’un cloaque,  ou s’entremêlent les détritus de tout genre, et où les tessons de bouteille  d’alcool, jonchent le sol, témoignant ainsi de plusieurs soirées de beuverie, dans cet endroit transformé en repaire d’une catégorie de « prédateurs », qui prennent possession des lieux dès l’ouverture des portes. Une situation pourtant à maintes reprises dénoncée aux responsables de l’entreprise portuaire… Mais au grand dam des prestataires, les conditions n’ont pas été améliorées d’un iota. Pas plus tard que la semaine écoulée, plusieurs containers ont été pillés de leur chargement.
Alors que l’administration ferme les yeux, les malheureux importateurs n’osent jamais protester sur les lieux, de peur des représailles. Alors sur quelle base les manutentionnaires sont-ils recrutés ? Subissent-ils au préalable une enquête sociale ? Qui autorise l’accès à l’intérieur de cette infrastructure portuaire où activent toujours le même groupe de dockers ? À qui profite cette situation ? Ce sont autant de questions auxquelles il faudra trouver des réponses et sauver ce qui reste à sauver du port marchand de Annaba, en chute libre et où de nombreux importateurs ont décidé d’opter pour les ports de Skikda, Bejaia, Alger, voire celui d’Oran. Un boycott qui ne dit pas son nom et qui risque à court terme d’avoir des répercussions dramatiques sur la vie socio-économique de la wilaya d’Annaba, et ce, en raison de tels comportements mafieux. La sonnette d’alarme est tirée.

 L'EST - 02/02/2013 - B.S.E