Annaba: éthique et déontologie à l’université Badji mokhtar annaba

“Certains enseignants sont à l’université par accident” - C’est aujourd’hui que prendront fin les Journées sur l’Ethique et la déontologie à l’université, organisées par l’administration de cette institution, et qui traitent aussi bien du comportement de l’étudiant que de l’enseignant. Ce programme intervient au moment où les problèmes semblent s’aggraver dans le milieu de l’université, dus en grande partie à l’abandon progressive des principes qui étaient il n’y a pas si longtemps, les valeurs fondamentales de l’université Badji Mokhtar . Cette dernière a, rappelons le, sorti des promotions d’intellectuels qui sont aujourd’hui des cadres importants de la Nation. Pour le recteur qui annonçait la semaine dernière la tenue de ces Journées, il y a aujourd’hui plusieurs sortes d’enseignants, dont certains sont loin d’être des exemples pour les étudiants qui aspirent au savoir et à la préparation de leur vie professionnelle sous les meilleurs auspices.  « L’enseignement doit être une vocation. Il y a dans notre université des enseignants dont la raison d’être est de transmettre leur savoir au plus grand nombre possible d’étudiants et de la meilleure manière possible. Ce sont ceux-là qui sont aimés de leurs disciples, qui les considèrent comme de véritables guides ». Mais il y en a, comme devait l’ajouter notre interlocuteur, ceux qui ont accédé à cette fonction par accident. «  Ils ont beau être de la profession, mais ils n’avancent pas, ils ne revoient même pas leurs cours, ne les actualisent pas, figeant parfois leurs connaissances depuis plus de vingt ans dans certains cas. Il y en a qui ne se présentent même pas. » Actuellement, il semblerait qu’une véritable campagne d’assainissement dans les rangs des enseignants serait entreprise par le recteur qui devait ajouter : « Nous sommes avec les vrais enseignants. Quand aux autres, ceux qui ne sont pas au niveau requis, qui viennent en retard ou qui n’assistent pas aux cours, je dirai qu’il y a un règlement qui sera appliqué. » D’un autre côté, le Pr Kadi devait évoquer le cas tout aussi répréhensible de ces étudiants « qui se prennent la tête » aussitôt leurs diplômes acquis, et qui se mettent alors à oublier le respect et la considération dus à leurs ainés qui, par leur aide, leur ont permis d’accéder au niveau dont ils rêvaient. Il s’avère donc que les journées sur l’éthique et la déontologie seront très profitables aussi bien pour les étudiants que pour certains professeurs. Sur ce dernier point, nous ajouterons que de nombreuses plaintes verbales ont été émises par les étudiants de toutes les filières, nous parlons ici de ceux qui viennent à l’université pour en ressortir avec leurs diplômes et qui travaillent d’arrache pied pour y parvenir. Ces plaintes évoquent les absences de certains enseignants pendant de longues semaines, et qui reparaissent un beau jour pour « compacter et bâcler  » les cours, à quelques jours des examens, avec des résultats catastrophiques sur les notes. Il y a des étudiants qui, malgré leur travail, s’estiment mal notés et qui n’osent pas demander des explications, car « tout simplement l’enseignant ne leur répond pas, et ils craignent des notes encore plus mauvaises s’ils osent demander des explications ». Et il y a ceux qui ne daignent pas répondre aux questions posées par les étudiants en classe, les plongeant dans la frustration et le désespoir. Ces enseignants leur demandent invariablement de « se documenter sur Internet ». Une attitude que le recteur devait expliquer : « Ceux qui ne répondent pas aux questions des étudiants ignorent simplement la réponse, leurs connaissances étant limitées, et figées aux années 1960 ».

L'EST - 19/03/2013 - Farida H.