Annaba. Handicapé et meurtrier

15 ans de réclusion criminelle pour le vendeur de cacahouètes - Quinze ans de réclusion criminelle, tel est le verdict prononcé hier, par le tribunal de Annaba à l’encontre de T.M, un handicapé moteur âgé de 35 ans et inculpé d’homicide volontaire. Selon l’acte d’accusation, il ressort que l’accusé qui vendait des cacahouètes à proximité du cinéma L’Afrique a tué le nommé B. Abdelkrim à la suite d’une altercation qui les avait opposé. Les faits rapportés par l’enquête et l’acte d’accusation, se sont déroulés le 28 Août 2006 à minuit. L’auteur du crime avait déclaré lors de l’enquête que deux jours auparavant, il avait intercepté la victime dans l’entrée de l’immeuble ou il habite, sis place Alexis Lambert, accompagné d’une jeune fille et dans une situation équivoque. L’accusé après les avoirs insulté, leur a interdit de remettre les pieds une seconde fois dans cet immeuble car selon ses déclarations c’était la dignité de tous qui était en jeu. Deux jours après, à savoir le 28 Août 2006, B. Abdelkrim était en compagnie d’un ami à proximité du cinéma l’Afrique lors qu’il se vit prendre à partie par la victime et insulté pour l’avoir mis hors de l’immeuble. Puis la victime le poursuivit et le rejoignant le gifla. T.M, handicapé n’avait trouvé pour se défendre que son couteau qu’il sortit pour en porter un coup fatal en plein cœur de son antagoniste le laissant agonisant dans une mare de sang. L’accusé fut arrêté sur les lieux du crime par les policiers alertés. Lors de son audition devant le tribunal criminel, T.M pas nié les accusations mais a déclaré au juge que son geste était involontaire car le « fruit » de plusieurs années de mépris et de souffrance dans une société qui marginalise les handicapés. Le représentant du ministère public lors de son réquisitoire n’a pas manqué de rappeler les faits ayant entraîné la mort de la victime sans aucun mobile apparent et a réclamé la réclusion à perpétuité à l’encontre de l’inculpé. Les avocats de la défense ont tenté quant à eux, d’écarter l’hypothèse d’homicide volontaire. Leurs arguments étaient que l’handicap de l’accusé est à l’origine de cette situation tout en insistant par ailleurs sur les circonstances atténuantes. Après délibération, le tribunal criminel retiendra la culpabilité de l’accusé dans l’acte qu’il avait commis et prononcé à son encontre la peine de 15 ans de réclusion criminelle.
L'est républicain > 05/04/07 > Boufessioua Sofiane