La menace est sérieuse. Elle émane des nombreux syndicalistes et travailleurs. Elle est également sérieuse de par la position des quelques 300 travailleurs du Haut Fourneau d’arrêter la production de l’acier liquide. Véritablement stratégique, l’arrêt de cette installation entraînera systématiquement celles de toutes les autres dont les aciéries et les laminoirs. La colère des 5700 travailleurs de tout le complexe, et en particulier la zone chaude du HF, est réelle. Elle a rapidement fait tâche d’huile. Toutes les unités de production sont en ébullition. La colère des uns et des autres est intervenue quelques minutes après que la direction générale ArcelorMittal ait convoqué Tahar Chacouch Tahar. Ce dernier a été informé de la décision de suspension de ses fonctions de  secrétaire général du syndicat de l’entreprise et de 4 autres syndicalistes. Cette mesure a été prononcée par le secrétaire général de l’Union de wilaya UGTA un apparatchik sans base et mis à la retraite depuis plusieurs années. Ses desseins d’évincer Tahar Chaouch ayant été contre carrés la veille par l’opposition de plus d’une centaine de syndicalistes sur 125 composant le conseil syndical, Hmarnia a rapidement réagi. En totale contradiction avec le règlement intérieur  de l’UGTA, et comme il avait eu à le faire en toute impunité en d’autres circonstances, Hmarnia a utilisé son cachet rond et un imprimé pour rayer d’un trait de plume un syndicaliste élu par la majorité des 5700 travailleurs du complexe sidérurgique El Hadjar. Comme souligné sur ces mêmes colonnes il y a une quinzaine de jours, le trio Tayeb Hmarnia, Aïssa Menadi et Smaïn Kouadria les 2 premiers depuis longtemps retraités sans base et le 3^ème élu député à l’APN serait derrière toutes les opérations de déstabilisation du complexe sidérurgique El Hadjar. Les juteux marchés pour l’approvisionnement des restaurants de ce complexe, la sous-traitance en termes de transport des travailleurs, la récupération des déchets ferreux et de la ferraille et la manutention forment entre autres des enjeux financiers importants.   C’est dire que la situation au complexe de sidérurgie ArcelorMittal El Hadjar, la situation risque d’aller au pire. Et quand on sait que les travailleurs ont été toujours derrière les premiers à réagir à toute forme d’injustice, leur menace d’arrêter la production de l’acier liquide n’est pas à prendre à la légère. 

Le Provencial - 10/07/2013 - Adnene.Saoudi