Annaba: Marché hebdomadaire de Sidi Salem : Un souk digne de Carnaval fi dachra

Le marché hebdomadaire de l’automobile et de la pièce détachée qui se tient chaque samedi à la cité Sidi Salem (El Bouni) s’est transformé en un véritable souk ou tout s’achète et tout se vend. Devenue par la force des choses une structure socioéconomique incontournable, cette infrastructure à ciel ouvert  connait un afflux de plus en plus important. Ce sont généralement des hommes venus de différentes régions de l’Est du pays des commerçants ou ceux intéressés par l’acquisition d’un véhicule ou la vente du leur qu’il soit léger ou lourd. Ont également  droit d’y accéder, les engins et les animateurs du marché parallèle de la pièce de rechange neuve ou d’occasion, d’origine ou issue de la contrefaçon. L’on y pratique aussi le commerce d’un grand nombre de produits dont les potions magiques sensées guérir telle ou telle autre maladie chronique. Tout se vend à la criée pour le grand plaisir des arnaqueurs et des escrocs. En grand nombre ils opèrent également à la criée au moyen de mégaphone. En échange de 200 à 500 DA, ils prétendent guérir toutes formes de maladies y compris celles dites incurables. Il y a aussi les herboristes du dimanche qui affirment maîtriser les secrets des remèdes de grand-mère pour soulager tous les maux. Leur officine mobile poussiéreuse et sale est souvent formée par des os de chameaux, un œuf d’autruche, des plumes et os d’autruche ou, encore, des substances liquides non-identifiées. Ces prétendus guérisseurs se sont multipliés avec l’apparition de leurs congénères ressortissants de divers pays subsahariens. « Je vais essayer la substance magique dont les vertus sont vantées par cet herboriste » explique un sexagénaire souffrant d’une maladie respiratoire. Les activités et transactions illégales sont nombreuses. Elles se font au vu et su de tout le monde. Pourtant, L’entreprise privée de gestion de ce marché mentionne clairement sur le ticket à 400 DA au titre de droit d’accès pour tout véhicule léger, que la vente de  tout produit de type médicinal artisanal pouvant nuire à la santé des citoyens est strictement interdite. C’est dire qu’au « souk hebdomadaire » de Sidi Salem, le décor ressemble fort à celui du film « Carnaval Fi Dachra ».

Le provencial - 29/07/2013 - M.Laouachera