Annaba: Seuls 200 sidéens potentiels ont accès à la prévention

Selon une estimation d’AnisS, il y aurait près d’un millier d’usagers de drogue injectable dans la seule ville d’Annaba, mais 200 seulement ont accès au service de prévention et bénéficient de l’action du projet pilote en Algérie, le premier du genre, de réduction des risques du VIH/Sida. Dans ce contexte, avec le soutien du MENAHRA/ OMS et le partenariat du Centre de Référence sur les IST/Sida, AnisS a mis en place à Annaba depuis 2012 un premier programme de distribution de matériel stérile aux usagers de drogues injectables après avoir réalisé au préalable un état des lieux du phénomène de l’usage de drogue injectable et formé des agents de terrain issus de ces groupes. Le programme en question est actuellement en extension avec l’appui du Fonds Solidaire de Développement. C’est ce projet pilote qui sera présenté à Beyrouth du 11 au 15 novembre par le Dr Reda Kettache, directeur des Programmes de Réduction des risques à AnisS, qui parlera de l’expérience algérienne dans ce domaine, à l’occasion de la plus importante rencontre de spécialistes de la réduction des risques de la région Moyen Orient et Afrique du Nord. Cette conférence, qui réunit médecins, décideurs, associatifs et juristes du MENA est organisée par le réseau tous les 4 ans, et permet aux spécialistes de faire un état des lieux et le bilan des actions menées dans la lutte contre le sida, l’hépatite et les maladies sexuellement transmissibles, au niveau de leurs pays respectifs. Ajoutons qu’en marge de cette manifestation de haut niveau, le film documentaire « Ya Latif » réalisé par «AnisS » et retraçant le vécu de certains groupes vulnérables au VIH/Sida, des Usagers de Drogues Injectables particulièrement, sera projeté à la même date à Beyrouth dans le cadre du Festival International du film documentaire sur le Sida. Ajoutons qu’Annaba a été choisie dans ce projet pilote, pour le fait qu’elle a toujours été citée par AnisS comme la ville la plus atteinte par ce fléau par rapport aux autres wilayas du pays, sur la base d’une prédominance supérieure à la moyenne nationale, décelée auprès d’un échantillon de femmes enceintes. Autre particularité, ce sont les femmes au foyer qui sont les plus nombreuses à être porteuses du virus, un fait alarmant à plus d’un titre.

L'EST - 11/11/2013 - Farida H