Annaba: Rencontre à l’Institut français - Mouloud Feraoun, un écrivain pas comme les autres

José Lenzini, écrivain, auteur de la biographie éponyme chez Actes Sud/Barzakh, a animé hier à l’Institut français « IFA » une rencontre littéraire sur feu l’écrivain algérien Mouloud Feraoun, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Il était accompagné du fils de l’écrivain Ali Feraoun. Selon le communiqué de l’IFA, Mouloud Feraoun est né en Algérie en 1913, tout comme Albert Camus dont il fut son ami proche. Leurs origines pauvres, leur humanisme et leur refus de la violence, les rapprochaient, dit le même communiqué. Mouloud Feraoun deviendra instituteur, il parvient ainsi, par l’éducation et la culture à réussir une belle carrière dans l’enseignement et comme écrivain avec un premier ouvrage d’abord publié a son compte puis au Seuil en 1950. Quatre ans plus tard, signale le communiqué de l’institut français, éclate la guerre d’indépendance, et Feraoun est tiraillé, anxieux face à l’avenir et ne cessera de se questionner à travers ses ouvrages et au tour de lui. « Il choisira son camp et en témoigne son Journal. Jusqu’au bout, Feraoun sera engagé. Refusant d’accepter du général de Gaulle en personne un poste prestigieux d’ambassadeur aux Etats-Unis. Il répondra en revanche aux sollicitations de Germaine Tillion et s’occupera des Centres sociaux, un projet socio-éducatif pour les plus démunis, les ruraux appauvris et les habitants des bidonvilles. C’est cette dernière fonction et sa notoriété d’écrivain qui lui vaudront, avec cinq de ses collègues, d’être assassiné à Alger, en 1962, par un commando de l’OAS, le jour de la signature des accords d’Évian », explique ce même communiqué. C’est le parcours et l’engagement de cet immense écrivain algérien, que vont évoquer son fils Ali Feraoun, et José Lenzini, son biographe, durant cette table ronde.

 L'EST - 12/11/2013 - T.O