Annaba. Un dealer écope de 3 ans de prison

Grâce à une carte d'invalide, un trafiquant se faisait passer pour un malade mental, afin de se procurer de la drogue et la revendre ensuite. Les arrestations dans les milieux des dealers se sont multipliées, ce qui n'a pas empêché pour autant le trafic de drogue et de psychotropes de battre son plein et prendre de l’ampleur dans notre société.
Le tribunal correctionnel d’El Hadjar, siégeant en session des flagrants délits près la cour de justice de Annaba, a eu à statuer dernièrement sur un cas de possession, commerce et trafic de drogue à l’encontre de B. Réda âgé de 25 ans et demeurant à El Bouni, localité distante de quatre kilomètres du chef-lieu de wilaya, et K. Kemissi, père de 3 enfants et son voisin. Les faits remontent au mois de mars 2007, lors d'une patrouille de routine, et après un contrôle mené dans différents quartiers d'El Bouni, lorsque les éléments de la brigade de lutte contre les stupéfiants ont réussi à neutraliser deux individus dont un trafiquant de drogue notoire. Il s'agit de K. Kemissi, âgé de 27 ans qui se faisait passer pour un malade mental afin de se procurer des psychotropes, grâce à sa carte d'invalide, et qu’il revendait après.
 Le mis en cause a été pris en flagrant délit de vente d’une quantité de 15,5 grammes de kif traité à B. Réda qui avait sur lui une somme de 2 500 DA. Lors de la fouille, les services de anti-stups ont découvert également 5 plaques de psychotropes contenant 60 comprimés dans la poche du dealer K. Kemissi, selon les informations judiciaires. Arrêtés et présentés au parquet d'El Hadjar devant le juge instructeur, ces derniers ont été incarcérés. Au cours du premier interrogatoire le 13 mars 2007, B. Réda a bien reconnu les faits reprochés. Lors du procès, ils se sont retrouvés tous les deux au banc des accusés pour répondre notamment des charges qui pèsent contre eux. «Qu'est-ce que tu allais faire avec ces 15,5 grammes de kif traités ?» a demandé le président de la cour à B. Réda.
Celui-ci a prétendu que la drogue en question était destinée pour son usage personnel : «Monsieur le président, je suis un consommateur et je n'ai jamais vendu ces stupéfiants.»
Le président a continué son interrogatoire avec le fournisseur K. Kemissi : «Et vous ? D’où est-ce que vous êtes-vous procuré toute cette quantité de kif ?» «Je l'ai achetée de la cité 8-Mai-45», a répliqué le dealer à voix basse. «Et pourquoi donc l’as-tu achetée ? Pour la vendre ensuite, n’est-ce pas ?» a poursuivi le président du parquet.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République a estimé que le fait de reconnaître son méfait reste l'essentiel des preuves, puis il a requis 2 années de prison ferme pour chacun d'entre eux, assorties d’une amende de dix mille dinars.
 Lors des plaidoiries, les avocats de la défense ont demandé l'innocence de leurs mandants. Le défenseur de B. Réda a tenté de minimiser la faute de son client, en voulant écarter l’inculpation de commercialisation : «Monsieur le président, mon mandant a effectivement reconnu l'achat de chez Kemissi, mais cela ne veut pas dire qu'il allait revendre cette drogue, il n’est pas un trafiquant. Je demande l'abandon du chef d'accusation de vente.» L'avocate du deuxième mis en cause a axé son intervention sur le cas social du détenu : «Monsieur le juge, mon client est un père de famille, par ailleurs, il est malade mental, on ne peut pas lui reprocher quoi que ce soit, malheureusement il vit grâce à ces psychotropes, je demande son acquittement.»
A l'issue de l’audience, la cour s’est retirée pour délibérer puis elle est revenue avec le verdict : 3 ans d'emprisonnement à l’encontre des deux mis en cause assortis d'une amende de 10 000 dinars pour chacun.
La nouvelle république > > Oki Faouzi