Annaba: Crime de la mosquée Ziani - De 1 à 20 ans à l’encontre des auteurs et complices

 Cela a été un procès fleuve puisque pas moins de onze accusés se trouvaient dans le box des accusés. En fin d’après-midi, la fatigue se lisait sur les visages des membres du tribunal, des parents ainsi que des agents de police et de la gendarmerie responsables de la sécurité des lieux. Le verdict a en effet été prononcé vers 21 heures trente. Pour rappel à nos lecteurs les faits s’étaient déroulés le 19 août 2012 durant la dernière nuit du mois sacré et du pardon de Ramadhan. Les fidèles s’apprêtaient à accomplir la prière du « Fajr » précédent celle de l’Aïd El Fitr, lorsque la horde barbare s’était abattue sur la petite bourgade de Ziani Ahmed se trouvant à la limite des communes d’Echatt et d’El Hadjar. Comme nous l’avions rapporté, une véritable armada, montée dans le but d’une expédition punitive et qui s’était achevée par la mort d’un jeune de 20 ans qui n’avait rien à voir avec ce règlement de comptes entre les voyous de la Cité Ben Amar et leurs associés dans le commerce informel de la rue Gambetta. Les assaillants armés de fusils harpons, de sabres et de couteaux ainsi que de gourdins et de barres de fer s’attaquaient à toute âme qui se trouvait sur leur chemin. De nombreuses blessures ont résulté de cet assaut d’une sauvagerie extrême, une porte de la mosquée saccagée ainsi que toutes les vitres qui étaient parties en éclat. Le président, M. Mamène Brahim les a même comparés aux hordes terroristes s’attaquant à de paisibles citoyens. B ; H.qui n’avait rien à voir avec la bagarre s’était réfugié dans la cour de la mosquée et c’est là que les criminels qui avaient donné des coups de sabre, et de gourdins allant jusqu’à lui sectionner la veine fémorale et lui briser le péroné. De nombreux coups et hématomes ont été constatés par le médecin légiste. C’était une nuit sanglante mais dont le motif était d’une futilité imbécile. Car s’en prendre à autrui pour une malheureuse dette d’une semaine évaluée exactement à 9 000 DA est inconcevable et ne peut être acceptée. Le membres du Tribunal criminel, et cela est pratiquement très rare, ont suivi à la lettre le réquisitoire du représentant du Ministère Public, en infligeant les peines de 20 ans de réclusion au principal accusé, 15 ans aux quatre autres qui l’avaient suivi dans la mosquée, 4 ans et 1 année aux complices restés dehors. Notons que quatre acquittements ont été prononcés. La partie civile obtient un dédommagement conséquent mais cela ne lui rendra pas Hichem, assassiné à la fleur de l’âge.

L'EST - 07/12/2013  - Ahmed Chabi