Annaba: URGENCES CHIRURGICALES DU CHU IBN ROCHD - Un service archaïque dans un cadre ultramoderne

 Si les salles, les lits, les équipements installés feraient pâlir nombre de services similaires étrangers, il n’en est pas de même pour les prestations de services, les mauvaises habitudes restent les mêmes. Les visiteurs qui accompagnent un malade dans ce service d’urgence, s’étonnent, très souvent, de ne « trouver , que de jeunes médecins stagiaires inexpérimentés qui font des diagnostics approximatifs » comme nous l’a déclaré une dame accompagnant une jeune fille souffrant d’un traumatisme, et qui a failli se retrouver au service de gynécologie. Les gens continuent à se plaindre d’une prise en charge qui n’a pas évoàlué . « Pourtant, ce service se trouve sous la responsabilité d’un professeur, on ne comprend pas pourquoi les malades ne sont pas mieux pris en charge par les médecins », nous a affirmé un malade, allongé sur un chariot, et qui semble avoir été oublié dans le couloir. Aucune rigueur, (sauf quand le DG vient faire ses visites quotidiennes), même après la réorganisation totale du service et la mise à la disposition du personnel soignant, de tous les outils de travail (scanner dernière génération entre autres). Le décor ne va pas avec la qualité du service que les malades sont en droit d’attendre d’un établissement public, et qui laisse beaucoup à désirer, d’après les nombreux témoignages de malades et de leurs familles. « C’est la mauvaise volonté qui prévaut, et le fait que beaucoup sont pressés d’aller « travailler » réellement dans les cliniques privées. Ils viennent se « reposer » à l’hôpital. C’est le même topo dans la majorité des services hospitaliers. Une véritable maladie dont ils ne peuvent guérir » nous a lancé un infirmier d’un autre hôpital, accompagnant un patient. Autre plaie de ce service déjà lésé par le laxisme de ceux qui sont payés en principe pour y faire leur travail dans les règles, le manque de civisme de nombreux visiteurs qui ne respectent pas les horaires de visite des malades, au point où la direction a dû interdire les visites de nuit, au cours desquelles on a signalé beaucoup de dépassements, quand ce n’est pas des agressions du personnel médical et paramédical. « Alors que les repas sont régulièrement servis, les visiteurs viennent avec des couffins pleins de victuailles, malgré l’interdiction, ce qui nous cause beaucoup de désagrément, du point de vue hygiène notamment » déplore un agent chargé du nettoyage. Il est vraiment dommage que le facteur humain soit loin d’être au diapason de ce service-phare du CHU, un véritable « bijou » auquel, il faut l’avouer, nous ne sommes pas habitués. La question qui se pose d’elle-même est de savoir pourquoi, contrairement à certains services du CHU, (dont nous ne citerons pas le nom), où les malades ont constaté d’euxmêmes avec satisfaction le sérieux, la rigueur, l’hygiène impeccable, l’absence de complaisance dans le traitement des dossiers, les urgences chirurgicales ne bénéficient pas d’une même gestion, ce qui contribuerait grandement à reconcilier le service public avec le citoyen.

L'EST - 10/12/2013 - Farida H.