Annaba: MERCURIALE EN FOLIE - Même de saison, les légumes hors de prix

Les différents étals des marchés de fruits et légumes affichent des prix à vous donner le tournis. Imaginez que la banane qui est un fruit exotique, ramenée à coups d’euros et de dollars coûte à peine la moitié du prix de la minable courgette. Car tenez-vous bien messieurs dames, ce légumeoblongue qui pousse le plus facilement du monde et dont la plante mère fournit des dizaines de spécimens, très facile à cultiver et la plupart du temps ignoré des ménagères, sauf pour mijoter quelques plats ou garnir un couscous se retrouve cédé à 300 DA le kilogramme. La patate de saison est quant à elle affichée à 50 et 60 DA. Elle nous fait oublier la pomme de terre, engrangée dans des docks , portant des bourgeons et présentant des parties vertes , donc impropres à la consommation, que les revendeurs à bord de « Mazda » nous fourguaient à chaque coin de rue ou devant les mosquées à raison de 3 kg pour la modique somme de 100 DA. Les fêtes de fin d’année ne nous concernent pas, car pendant que le reste du monde s’approvisionne en foie gras, en truffes et autres gâteries, nous nous pensons simplement à remplir notre marmite en essayant de ne pas grever notre budget au vu de ce qu’on gagne mensuellement. Les retraités quant çà eux peuvent toujours acheter une botte de blettes qui atteint quant à elle 50 et 60 DA. Ramassée le long des fossés qui bordent les routes nationales à proximité de l’aéroport, elles sont mazoutées mais sont quand même acceptées par l’estomac. Si du moins les légumes secs pouvaient pallier la prise de légumes frais, on se tournerait alors vers cet ersatz, mais les simples haricots blancs nous sont vendus à 300 DA le kg. Pauvres pères de famille de la dernière catégorie ! Faut-il continuer à croire au message que « tout va bien ! ». Oui tout va bien pour les corrompus, les opportunistes qui s’enrichissent sur notre dos et roulent carrosse. Passant leurs soirées au chaud face à une cheminée sans risquer de périr asphyxiés au monoxyde de carbone, dégagé par un poêle défectueux ou voir sa bouteille de gaz butane exploser et emporter une partie de la famille. Où sont donc passés les contrôleurs de la qualité et des prix ?

lestrepublicain - 23 décembre 2013 - Ounissi Manel