Annaba.Droits de la femme et législation nationale

Paradoxes, illusions et ingratitude .    
Ayant pour thème, « Droits des femmes et législation nationale », la conférence-débat organisée, jeudi, par le Centre de Documentation et d’Information en Droits de l’Homme, C.D.D.H, a été axée sur les différentes lois algériennes portant sur les droits de la femme et leur application à la lumière de la Chariâa islamique. Animée par Me Samira Abed, avocate et professeure à l’université de Annaba et Me Sofiane Hadidane, avocat et professeur à l’université de Guelma, cette manifestation a rassemblé une dizaine de femmes et d’hommes de loi ainsi que des représentants de mouvements associatifs et de la société civile. Lors des débats les participants ont mis l’accent sur les anomalies contenues dans les textes relatifs à la famille, à la nationalité, aux élections et au travail. Des textes « paradoxaux » qui contrairement à leur vocation première, rabaissent la femme et la soumettent à des violations diverses contre sa dignité. C’est le cas, effectivement, des lois relatives au divorce, à la garde d’enfants et à la polygamie. Ainsi et en dépit de la « volonté » de l’Etat à secouer les lois, par une série d’amendements, la réalité sur le terrain est tout autre. La femme est vue, sous la loupe de la société algérienne, comme «un objet» qu’on utilise, qu’on marie contre sa volonté qu’on harcèle moralement, voire sexuellement au travail et qu’on exclut de cette même société, si elle ose tout simplement se défendre, dénoncer les faits. C’est dire que le « progrès » accompli dans ce domaine demeure à juste titre, insignifiant et que la femme algérienne demeure, dans la réalité, dépourvue de tout droit à côté de l’homme. L’égalité des sexes en Algérie? Dans une autre vie peut être. Il faut d’abord qu’il y ait une réelle et sincère volonté politique de reconnaître l’égalité des droits entre la femme et l’homme. En dépit de cela, les femmes en Algérie en général et à Annaba en particulier, mènent un combat au quotidien, conjuguant, courage et persévérance, sacrifiant ainsi, leur bonheur au profit des autres. Lui seront-ils pour autant reconnaissant ?
L'est républicain > 14/04/07 > Nabila Guesmia