Annaba: NOUVELLES CONSTRUCTIONS - Sous le sceau de l’anarchie !

L’anarchie la plus totale, s’il faut un superlatif, préside actuellement aux nouvelles constructions, notamment la pléthore de promotions  immobilières, tours, projets d’hôtel, etc, implantés dans des quartiers résidentiels qui n’ont aucune vocation pour ce genre de constructions.
Ces dépassements, car c’en est, il n’y a qu’ici qu’on peut caser un immeuble à plusieurs étages entre deux villas, bafouent toutes les lois en matière d’urbanisme, en les contournant et en obtenant contre toute logique les autorisations nécessaires pour des constructions qui, dès le début, créent des conflits avec le voisinage, et pour cause. Ainsi ce projet de promotion rue Cirta, une ruelle qui relie le boulevard Ben Boulaïd à la plage de Saint Cloud et qui avait été bloqué en 2008, suite à la plainte justement du voisinage, une pétition avait été alors transmise à la wilaya qui avait diligenté une inspection des services de l’urbanisme dont la conclusion avait été de limiter la hauteur de ce projet.
Et ce n’est pas pour porter préjudice au constructeur mais pour éviter que la construction ne porte préjudice aux habitations mitoyennes. Il faut rappeler aussi que le Plan d’occupation du sol (POS), pour ce quartier ne prévoit pas plus de deux étages et que les dérogations en la matière ne concernent que des projets dont les façades donnent sur de grandes artères et après délibération du conseil communal. Ce qui n’est aucunement le cas pour ce projet dont la façade domine une ruelle et qui a été autorisé à s’élever en R+6 contre toute logique et au détriment des voisins et de tout le quartier dont il dépare le style.
Mais ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres, comme celui d’un projet d’hôtel entre deux villas, de l’aménagement d’un dortoir dans une autre villa d’un autre quartier résidentiel, etc. C’est une véritable folie, une frénésie incompréhensible et une anarchie totale qui règnent  maintenant à Annaba, en matière de construction. Tout ce qui donnait à Annaba son cachet de coquette est en train d’être détruit petit à petit ; les gens pensent qu’il suffit d’un plan pour construire alors que ce n’est pas le cas. N’importe quel architecte vous dira qu’il faut adapter le plan d’une construction nouvelle au style de l’ensemble du quartier où ce projet est implanté, c’est une règle en urbanisme sauf si l’on change carrément le tout. Reste maintenant à s’interroger sur ce qui se passe et sur le fait que la voix de la majorité est ignorée, de même que les contraintes que ces projets sont en train de créer pour la ville. Quand va-t-on mettre un terme à toute cette anarchie ? Quand il sera trop tard ? Comme pendant l’ère Chadli avec son 5 octobre puis la décennie noire ?

lestrepublicain.com - 16 janvier 2014 - Ammar Nadir