Annaba: SIDI SALEM - La colère des habitants face au défaut d’éclairage public

Devenue récurrente ces dernières années, l’absence d’éclairage public fait désormais partie de la vie quotidienne des habitants de la localité de Sidi Salem, située dans la commune d’El Bouni. Par endroits, passé une certaine heure, c’est le noir le plus total, sans que personne, au niveau des autorités locales ou de la Sonelgaz ne s’en émeuve outre mesure. Pour beaucoup d’habitants, c’est la peur au ventre qu’ils osent emprunter le chemin qui les mène à leurs domiciles après une dure journée de travail au chef-lieu de wilaya. « Je ne peux rentrer chez moi seule dans le noir, explique presque apeurée cette femme d’une trentaine d’années. Je reviens de mon travail chaque soir vers 19 heures. Souvent, je suis obligée de me faire attendre par mon frère ou bien, lorsque celui-ci est absent, je suis obligée de me trouver un taxi clandestin qui me dépose devant mon immeuble ». Et pourtant, Sidi Salem devrait, de par sa proximité avec la mer et la RN 44 qui mène à l’aéroport et jusqu’à la frontière tunisienne via la wilaya d’El Tarf, disposer de toutes les commodités à même d’en faire une cité agréable tant pour ses riverains que pour les gens de passage. Visiblement, beaucoup reste à faire, voire à refaire. Car en plus de l’éclairage défectueux en certains endroits, ce sont aussi des routes défoncées qui donneraient presque de l’urticaire au plus téméraire des automobilistes. D’ailleurs, du fait de cette absence notoire d’éclairage à certains endroits, certains n’hésitent pas à rouler pleins phares pour tenter d’avoir une meilleure visibilité. « Je suis obligé d’allumer mes phares, s’enrage l’un d’eux. Faute de quoi, je risque fort d’abîmer mes amortisseurs du fait de l’état de la route ». Contacté par nos soins, un responsable de la Sonelgaz nous a rappelé que l’entreprise publique procédait régulièrement à l’entretien de l’éclairage public sur l’ensemble de la wilaya d’Annaba. « Toutefois, rappelle-t-il, dans certaines localités, à l’instar de Sidi Salem, l’entretien et la vérification y sont effectués plus que la normale. Malheureusement, ce genre de services que nous offrons aux citoyens est continuellement l’objet de dégradations. Voilà pourquoi certains endroits à Sidi Salem restent souvent dans le noir ». Les habitants, eux, ne décolèrent pas. Entre coupures et absence fréquente de lumière, Sidi Salem est en proie à un mécontentement croissant. « Nous ne pouvons plus supporter cela, clame un jeune chômeur âgé de 25 ans. Si ça continue, nous serons une fois de plus obligés de fermer la route pour que nos élus qu’on ne voit pour ainsi dire jamais ici et la Sonelgaz pensent un peu plus à nous. Il y a des familles qui vivent ici et elles ne peuvent sortir le soir sans la peur de se faire agresser. Et en plus de ça dans le noir et sans témoin. Tout ça par la faute de la Sonelgaz et de l’APC ! » L’idée d’un vaste mouvement de la population fait son chemin à Sidi Salem qui, par tous les moyens, cherche à sortir de l’obscurité. Selon nos dernières informations, jeunes et moins jeunes seraient en pleine concertation pour fermer l’axe stratégique que constitue la RN 44. De quoi susciter le courroux des usagers qui ont l’habitude d’emprunter quotidiennement cette route express. De quoi aussi

lestrepublicain - 26 janvier 2014 - Lakhdar Habib