Annaba. Violence et harcèlement

Des conférences pour casser les tabous  - Organisées conjointement par les CHU de Annaba et de Saint Etienne, France, les conférences de médecine légale qui se sont étalées sur deux jours, les 14 et 15 avril, au niveau de la faculté de médecine de l’université de Annaba, ont traité essentiellement des soins palliatifs et du deuil après une mort violente, la violence à personnes âgées et le harcèlement sexuel au travail. Animées par le Pr. Michel Debout du CHU de Saint Etienne et membre du conseil national économique et social français, les conférences ont réuni pas moins d’une dizaine de professeurs et d’étudiants en sciences médicales. Tout en différenciant le cas français de celui algérien, notamment en matière de violence sur les personnes âgées et de harcèlement sexuel au travail, le Pr. Debout a mis en avant l’importance du dialogue afin de contrecarrer ces fléaux et de casser les tabous. Ainsi, selon les statistiques élaborées en 2006 en France, 20.000 personnes âgées auraient été victimes de violences physiques et verbales. «C’est une situation paradoxale, dans la mesure où un nombre important de personnes âgées sont victimes de violences physiques ou verbales dans la rue ou même dans les centres d’accueil de personnes âgées, sans pour autant qu’elles aient le choix d’en parler ou de dénoncer leurs agresseurs par peur de représailles», affirme le Pr. Debout. En effet, même si pour le cas de l’Algérie il n’existe pas de statistiques officielles, les services de police judiciaire enregistrent quasi quotidiennement des cas de violences sur ascendant et d’agressions sur personnes âgées. D’autre part, le harcèlement sexuel au travail, concerne une grande tranche des travailleurs français, des deux sexes. Ainsi, on compte 60% de travailleurs français qui feraient l’objet de compliments «salaces», 10% d’entre eux subissant des attitudes non verbales et 30% seraient soumis à des pressions de la part de leurs supérieurs, à des phases de «pseudo séduction» et à des contacts physiques. Dans le même contexte et concernant le cas de l’Algérie aucune étude statistique n’existe dans ce cas, c’est peut être trop prématuré, trop tabou.

L'est républicain > 17/04/07 > Nabila Guesmia