Annaba: EMIGRATION CLANDESTINE - Huit jeunes atteignent l’autre rive de la Méditerranée

Ils étaient huit jeunes à s’embarquer à partir de la plage de Joanonville (Seybouse) dans la nuit du lundi 9  au mardi 10 juin dans une embarcation légère en compagnie d’un passeur et d’un conducteur. Le moins âgé a à peine 20 ans et avait déclaré à sa mère avant de partir qu’il se rendait à Skikda pour un éventuel recrutement. Quelle ne fut la surprise de cette dernière lorsqu’à 4 heures du matin, un coup de téléphone lui apprend que son fils était à quelques kilomètres des côtes de la Sardaigne. Croyant qu’il se trouvait à Skikda, la maman panique et attend désespérément un autre appel pour savoir s’il se trouvait encore en pleine mer. A six heures du matin, le téléphone sonne et le fils prodige apprend à sa pauvre mère que le groupe avait les pieds sur terre, c'est-à-dire qu’ils avalent débarqué en Sardaigne. Elle le rappelle pour comprendre comment il était arrivé à cette solution extrême, au risque de braver la mer après toutes les disparitions et les images malheureuses de cadavres repêchés par les gardes côtes italiens ou rejetés par la mer. La traversée a coûté 80 000 dinars ou si l’on veut   8 millions de centimes et il cherchait à rejoindre sa tante qui réside à Marseille. Il ne fera que transiter par l’Italie, au risque de se faire prendre et de séjourner dans l’un des centres réservés aux émigrés clandestins, en attendant la reconduction vers les frontières, c'est-à-dire une expulsion. Entre temps le passeur et son conducteur étaient de retour vers l’Algérie pour organiser un autre voyage. L’installation des caméras de surveillance tout le long de la côte annabie va permettre de mieux contrôler ce phénomène de la « Harga ».

lestrepublicain - 12 Juin 2014 - Ounissi Manel